Jugement à Londres d’un détective privé israélien accusé de piratage
Accusé d'avoir tenté de s'approprier les informations personnelles de personnes et d'entreprises, il est recherché par les États-Unis. Il a été arrêté en avril avant son départ pour Israël

LONDRES, Angleterre (Reuters) – Un détective privé israélien recherché par les Etats-Unis pour « piratage pour compte d’autrui » a comparu vendredi devant un tribunal londonien, dans le cadre de la demande d’extradition des Etats-Unis qui sera examinée l’an prochain.
Selon les pièces du dossier, Amit Forlit est accusé de fraude par voie électronique, de complot en vue de commettre des fraudes par voie électronique et de piratage informatique, auxquels s’ajoutent l’aide et l’incitation à ces infractions.
L’homme, âgé de 56 ans, a été interpellé à l’aéroport d’Heathrow, à Londres, en avril dernier, au moment de l’embarquement à bord d’un vol en partance pour Israël. La première demande d’extradition vers les États-Unis a alors échoué pour vice de forme.
Il a été de nouveau interpellé pour les mêmes motifs puis libéré après règlement d’une caution de 200 000 livres et remise de son passeport.
Il a comparu vendredi devant le tribunal de première instance de Westminster, à Londres, avant l’audience de contestation de son extradition, en janvier prochain.
Selon Adam Payter, l’avocat des autorités américaines, Forlit aurait été impliqué dans un « système de piratage pour compte d’autrui » entre 2012 et 2019.
Il est accusé d’avoir fait « un grand nombre de victimes, personnes et organisations, dont il aurait subtilisé des informations – commerciales et personnelles – confidentielles contre des millions de livres », a expliqué Payter.
Il a ajouté que Forlit aurait travaillé pour une société pétrolière et gazière dont l’identité n’est pas connue, qui aurait voulu ainsi discréditer des personnes impliquées dans des procès ou litiges en lien avec le changement climatique.
Forlit et son avocat ne se sont pas exprimés suite à l’audience de vendredi. Dans une déposition rendue publique en 2022, Forlit avait déclaré qu’on ne lui avait « jamais demandé de commettre des actes piratage et qu’on ne l’avait jamais payé pour le faire ».
Amy Labram, l’avocate des autorités américaines lors de l’audience de mai dernier, avait expliqué que ces dernières lui reprochaient d’avoir reçu d’une société de Washington spécialisée dans les relations publiques et le lobbying, via l’une de ses sociétés, 16 millions de livres sterling « pour recueillir des renseignements relatifs à la crise de la dette argentine ».
En mai dernier, Reuters avait fait savoir que Forlit avait dit à des collègues avoir été interrogé par des agents du FBI sur ses activités pour la société d’affaires publiques de Washington DCI Group.