Julie Platt dirigera le conseil d’administration de la Penn pendant la transition
La présidente de la Fédération juive, diplômée de Penn, estime que Liz MacGill a bien fait de se retirer ; les trois présidentes ont à ses yeux failli à leur mission
JTA – Le conseil d’administration de l’université de Pennsylvanie (Penn) a choisi sa vice-présidente, qui est également l’une des personnalités les plus en vue de la communauté juive du pays, pour guider l’université dans la période de transition inattendue créée par le débat sur l’antisémitisme.
Julie Beren Platt, diplômée de l’université de Penn en 1979, est membre du conseil d’administration de l’université depuis 2006. Elle a récemment entamé son deuxième mandat en tant que vice-présidente, faisant d’elle le choix évident pour prendre la relève du président Scott Bok, qui a démissionné samedi, emboîtant le pas à Liz Magill, présidente démissionnaire de l’université.
Platt est également présidente des Fédérations juives d’Amérique du Nord (JFNA), regroupant 146 organisations communautaires juives locales, qui ont collecté plus de 700 millions de dollars et alloué plus de 240 millions de dollars dans le cadre de la réponse philanthropique de la communauté juive américaine au massacre perpétré par le Hamas en Israël, le 7 octobre dernier. Platt a fait état de cet engagement tout en soulignant que son mandat de présidente du conseil d’administration de la Penn serait de courte durée. Elle a indiqué qu’elle se retirerait en janvier, une fois qu’un président permanent aurait été choisi.
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Le double rôle de Platt signifie qu’elle est à la tête de deux des organisations les plus importantes bouleversées par l’assaut du 7 octobre. Ce jour-là, des milliers de terroristes du Hamas ont pris d’assaut les frontières d’Israël, massacrant 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et enlevant plus de 240 autres pour les emmener dans la bande de Gaza. Au lendemain de l’assaut, Israël a lancé une campagne militaire, toujours en cours, dans la bande de Gaza pour renverser le groupe terroriste et ramener les otages.
Cela signifie également, comme le reconnaît Platt dans un communiqué, que même la présence d’un dirigeant juif de haut rang à un poste de responsabilité au sein d’une université est actuellement insuffisante pour lutter contre l’antisémitisme sur les campus universitaires.
« J’ai fait de gros efforts de l’intérieur pour résoudre les problèmes croissants liés à l’antisémitisme sur les campus. Malheureusement, nous n’avons pas fait tous les progrès que nous aurions dû faire et que nous avons l’intention de faire », a souligné Platt dans un communiqué publié par les JFNA, ajoutant : « Je continuerai, à titre de membre du conseil d’administration de l’université, à utiliser mes connaissances et mon expérience aux Fédérations juives en Amérique du Nord et à la Penn pour faire avancer ce travail essentiel. »
Un porte-parole des JFNA n’a pas souhaité fournir plus d’informations sur la manière dont elle envisageait de concilier ces deux rôles.
Platt, 66 ans, est la fille de Joan Schiff Beren, philanthrope décédée en 2016, et de Robert Beren, magnat du pétrole et philanthrope juif de Wichita (Kansas), décédé en août à l’âge de 97 ans. Elle est également la mère de cinq enfants – dont quatre diplômés de Penn – parmi lesquels l’acteur de Broadway Ben Platt et Jonah Platt, un musicien qui siège également au conseil d’administration de 70 Faces Media, la société mère de la Jewish Telegraphic Agency.
Ancienne présidente de la fédération de Los Angeles et de la Fondation des camps juifs, elle préside également une fondation qui porte son nom et celui de son mari, le producteur hollywoodien Marc Platt, et s’est impliquée dans toute une série d’initiatives éducatives juives.
L’année dernière, elle est devenue la deuxième femme à présider le conseil d’administration des JFNA, prenant la tête de l’organisation de collecte de fonds à un moment crucial. L’organisation a distribué des centaines de millions à des groupes fournissant une aide d’urgence en Israël depuis le 7 octobre. Le groupe a également aidé les communautés juives locales aux États-Unis à renforcer leur propre réponse à l’antisémitisme par le biais d’une initiative, LiveSecure, créée en 2021, que Platt a contribué à lancer.
« Nous sommes à la tête de la plus grande mobilisation de notre histoire en faveur du droit d’Israël à protéger ses citoyens et contre la montée de l’antisémitisme en Amérique du Nord. Nous avons notamment organisé le plus grand rassemblement juif de l’histoire des États-Unis au National Mall », a indiqué Platt dans son communiqué. « Nous poursuivrons ce combat avec toute notre énergie. »
Quelques semaines avant le 7 octobre, la Penn avait déjà été confrontée à une crise liée à Israël, à l’occasion d’un festival d’écrivains palestiniens anti-Israël qui avait suscité des critiques. Platt et Bok se sont prononcés en faveur de Liz Magill, présidente de la Penn, à la suite de cette crise et immédiatement après le 7 octobre, même si la tiédeur de la réaction initiale de l’école a été critiquée par certains.
La semaine dernière, Liz Magill était l’une des trois présidentes d’université qui ont refusé, lors d’une audience au Congrès, de qualifier l’appel au génocide des Juifs de harcèlement. Son témoignage a suscité des critiques de la part du gouverneur juif de Pennsylvanie, Josh Shapiro, et même de la Maison Blanche.
Platt a fait savoir dans un communiqué qu’elle pensait que Magill n’avait pas été à la hauteur lors de l’audience. « À mon avis, lorsqu’elles ont eu l’occasion de choisir entre le bien et le mal, les trois présidentes d’université qui ont témoigné devant la Chambre des représentants des États-Unis ont failli à leur tâche », a-t-elle déclaré. « Le remplacement des dirigeants de l’université était donc nécessaire et approprié. »
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