Kamala Harris : Conséquences possibles pour Israël s’il poursuit son incursion à Rafah
La vice-présidente des USA : "Toute opération militaire, serait une "énorme erreur" ; Netanyahu : "Nous entrerons à Rafah, nous remporterons une victoire absolue"
La vice-présidente américaine Kamala Harris, a dit, dimanche, qu’elle n’excluait pas la possibilité de prendre des mesures contre Israël s’il lançait une offensive terrestre de grande envergure dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, où sont réfugiés plus d’un million de Palestiniens, et ce malgré les objections des Américains.
Interrogée dans l’émission « This Week » de la chaîne ABC sur les conséquences possibles d’une intervention israélienne à Rafah, Harris a répondu : « Nous réagirons en fonction de l’évolution de la situation ». Quand on lui a posé la question une deuxième fois, elle a répondu : « Je n’exclus rien ».
« Nous avons été clairs lors de nos nombreuses conversations et par tous les moyens possibles : toute opération militaire de grande envergure à Rafah serait une énorme erreur », a expliqué Harris.
« J’ai étudié les cartes. Ces gens n’ont nulle part où aller. Il y a environ un million et demi de personnes à Rafah qui sont là parce qu’on leur a dit de s’y rendre… Nous avons donc été très clairs sur le fait que ce serait une erreur de lancer une opération militaire à Rafah, quelle qu’elle soit », a ajouté la vice-présidente.
Peu après la diffusion de l’interview de Harris, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé les plans de Tsahal de pénétrer à Rafah, en vue d’une « victoire absolue » sur le Hamas.
La ville est le dernier bastion du Hamas à Gaza, et abrite ses quatre derniers bataillons, selon Israël, qui s’est engagé à anéantir le groupe terroriste à la suite de son attaque meurtrière du 7 octobre, au cours de laquelle des milliers de terroristes ont tué 1 200 personnes en Israël et en ont pris 253 en otage.
La perspective de voir des chars et des troupes prendre d’assaut Rafah inquiète Washington, qui affirme qu’Israël doit élaborer un plan pour déplacer les Palestiniens qui s’y sont réfugiés après avoir été chassés d’autres parties de la bande de Gaza au cours de la guerre qui dure depuis cinq mois.
Netanyahu s’est engagé à garantir l’évacuation des civils et l’acheminement de l’aide humanitaire avant toute offensive, mais n’a pas encore rendu publics les détails de ces plans.
Jusqu’à présent, Washington est resté sceptique quant à la faisabilité d’une telle offensive et a maintenu qu’il était possible pour Israël d’atteindre ses objectifs de guerre par le biais d’opérations plus limitées dans la ville.