Katsav accepte d’aller en cure dans le cadre d’une offre de libération anticipée
Bien que l'ex-président, violeur condamné n'ait exprimé aucun remords, la Commission des libérations conditionnelles a conseillé de le laisser sortir

Quatre mois après avoir refusé de suggérer à la Commission des libérations conditionnelles de libérer l’ancien président Moshe Katsav, l’organe de soins des prisonniers d’Israël aurait demandé à ce qu’il sorte de prison.
Alors qu’il reste moins d’une semaine avant que la Commission des libérations conditionnelles des Services de prisons israéliens ne se réunisse pour discuter de la libération anticipée de Katsav, qui a été condamné pour viols et d’autres infractions sexuelles, le quotidien Yedioth Ahronoth a rapporté jeudi que l’Autorité de réhabilitation des prisonniers recommandait sa libération et conseillait qu’il soit envoyé en cure.
Plus tôt cette année, l’autorité avait recommandé que Katsav ne soit pas libéré parce qu’il avait refusé d’exprimer des regrets, ou même d’admettre ses crimes.
Katsav, 70 ans, a été reconnu coupable le 30 décembre 2010, pour deux chefs d’accusation de viol et d’autres charges. Il a commencé à purger sa peine en décembre 2011, et sa sortie est prévue en décembre 2018.
Jeudi, l’avocat de Katsav, Yehoshua Reznik, n’a pas voulu dire si son client assumait la responsabilité de ses actes et montrait des regrets pour ses crimes.
Selon Yedioth Ahronoth, le revirement quant à l’organisme de réhabilitation a été le résultat d’une rencontre avec Katsav, lundi, au cours de laquelle l’ancien président a accepté de se soumettre à la cure et d’être libéré.
Le plan de cure de réhabilitation esquissé comprend l’étude quotidienne de la Torah, des réunions régulières avec des travailleurs sociaux, et un engagement à ne pas diffamer ses victimes, selon le rapport.
Au cours de réunions antérieures avec les travailleurs sociaux, il avait rejeté l’idée qu’il devait suivre une cure de réhabilitation. Avant la réunion de lundi, a rapporté le journal, l’avocat et la famille de Katsav lui ont dit de jouer le jeu des travailleurs sociaux.
L’une des victimes de Katsav a répondu à cette annonce avec incrédulité, suggérant qu’il y avait une pression politique pour libérer l’ancien président. « Qu’est-il arrivé tout d’un coup » pour changer l’esprit de Katsav, s’est demandé Odelia Carmon dans une interview à la radio militaire.
S’il ressort libre, « ce serait sans précédent en Israël, et cela enverrait un message très négatif, à la fois pour les femmes et pour les délinquants sexuels », a déclaré Carmon, qui a été agressée par Katsav au début des années 1990, jeudi.
La recommandation de l’autorité sera donnée à la Commission des libérations conditionnelles à l’audience la semaine prochaine.
En avril la Commission des libérations conditionnelles a rejeté à l’unanimité le plaidoyer de Katsav de libération anticipée. La demande avait déclenché une tempête de critiques, y compris des députés et au moins de l’une des victimes de Katsav.
Le conseil avait noté à l’époque que Katsav continuait à nier qu’il était coupable des crimes dont il a été reconnu coupable de, et ne se souciait que de sa propre situation et non de celle de ses victimes.
Mardi dernier, le tribunal de district de Lod a décidé que Katsav pourrait avoir une autre audience de libération conditionnelle, malgré l’opposition du procureur d’Etat. Il a également chargé le Service des prisons de lui préparer un programme de réadaptation.
Le procureur de la République est fermement opposé à cette décision.