Kevin McCarthy invitera Netanyahu à Washington si Biden ne le fait pas
En visite en Israël, le membre du Congrès a estimé que le président américain avait attendu "trop longtemps" pour inviter officiellement le leader israélien, "un ami cher"

Dimanche, alors qu’il se trouvait en Israël, le président de la chambre américaine, Kevin Mc Carthy, a déclaré que si le président américain Joe Biden n’invitait pas rapidement le Premier ministre Benjamin Netanyahu, il l’inviterait lui-même à le rencontrer au Congrès.
Le député républicain a atterri dimanche en Israël pour une visite de quarante-huit heures. Il prendra la parole lundi devant la Knesset.
Dans un entretien accordé au journal Israel Hayom, McCarthy a évoqué le refus de Biden d’accueillir Netanyahu à Washington sur fond de tensions entraînées par le plan de réforme du système de la justice qui est actuellement avancé par le gouvernement israélien.
« S’il n’est pas invité officiellement à la Maison Blanche, je l’inviterai, de mon côté, à me retrouver à la Chambre. Netanyahu est un ami qui m’est cher en tant que Premier ministre d’un pays avec lequel nous entretenons les liens les plus étroits », a-t-il déclaré au journal.
Le président de la Chambre a estimé que Biden « a déjà attendu trop longtemps. Il doit l’inviter rapidement ».
Expliquant en riant que le président américain ne lui avait pas adressé la parole depuis quelques mois, McCarthy a ajouté que « Netanyahu devrait être en bonne compagnie puisqu’il me traite de la même manière ».

Netanyahu est dans l’attente d’une invitation à la Maison Blanche depuis qu’il est revenu au pouvoir, à la fin du mois de décembre dernier. Mais les liens entre Israël et les États-Unis sont quelque peu tendus par le plan de refonte du système judiciaire israélien ainsi que par les propos tenus par les politiciens d’extrême-droite qui ont intégré la coalition de Netanyahu. Même après l’annonce de la mise en pause, par Netanyahu, du projet de loi controversé avancé dans le cadre de la réforme de la justice, Biden avait indiqué aux journalistes qu’il n’inviterait pas « à moyen-terme » le chef de gouvernement israélien.
Quand Barack Obama était président, Netanyahu avait pris la parole lors d’une session conjointe du congrès en 2015, contournant l’occupant de la Maison Blanche – une intervention qui avait été largement considérée comme une attaque sans précédent contre le chef de l’État américain.
Cette initiative prise par Netanyahu – avec une allocution qui avait dénoncé avec force les tentatives d’Obama de négocier un accord sur le nucléaire avec Iran – avait tendu les relations entre les deux dirigeants pendant tout le reste du mandat d’Obama et devait, en outre, nuire gravement aux liens entre Jérusalem et le parti Démocrate.
Si Netanyahu et son parti du Likud semblent avoir tissé des relations plus étroites avec les députés républicains qu’avec les démocrates, le Premier ministre a œuvré, depuis son retour au pouvoir, à démontrer qu’il n’y avait pas de tensions avec le parti qui siège actuellement à la Maison Blanche.

Et tandis que le gouverneur de Floride, Ron DeSantis — qui devrait se porter candidat à la présidence en 2024 – est venu la semaine dernière au sein de l’État juif et qu’il a rencontré Netanyahu, le bureau du Premier ministre n’a émis ni déclaration, ni photo de leur entretien.
Le Conseiller à la sécurité nationale, Tzahi Hanegbi, a reconnu vendredi qu’une invitation de Netanyahu à la Maison Blanche était improbable en raison du plan de réforme du système de la justice. Il a toutefois souligné la force des liens entretenus entre Israël et l’allié américain.
« Il est évident à mes yeux que s’il n’y avait pas eu de plan de réforme du système judiciaire, Netanyahu se serait d’ores et déjà rendu à la Maison Blanche », a commenté Hanegbi devant les caméras de la Douzième chaîne.
McCarthy a atterri en Israël dimanche – à la tête d’une délégation formée de 20 membres du congrès issus des deux partis – avant de se rendre au mur Occidental de Jérusalem. Le républicain, qui deviendra le deuxième président de la Chambre américaine à prendre la parole en séance plénière de la Knesset, a été accueilli à l’aéroport Ben Gurion par son homologue israélien, Amir Ohana, qui appartient au Likud.
Un seul président de la Chambre américaine avait, dans le passé, prononcé un discours en séance plénière du parlement israélien — Newt Gingrich en 1998.
McCarthy a fait un premier arrêt en Jordanie avant de venir en Israël. Il prendra part, lundi après-midi, à une conférence de presse à l’issue d’une session parlementaire consacrée au 75e anniversaire de l’indépendance israélienne.
Lazar Berman et Jacob Magid ont contribué à cet article.