Kfir Itzhak Franco, 22 ans : commandant de char qui allait se marier en avril
Mort au combat contre le Hamas, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 novembre dernier
Le capitaine Kfir Itzhak Franco, 22 ans et commandant de peloton du 52e bataillon de la 401e brigade, originaire de Jérusalem, a été tué le 15 novembre en luttant contre le Hamas dans le nord de Gaza.
Il a été inhumé le 16 novembre sur le mont Herzl, à Jérusalem. Il laisse derrière lui ses parents, Muriel et Haim, ses sœurs Elior, 25 ans, et Tair, 17 ans, et sa fiancée, Naama.
Né à Jérusalem dans une famille d’olim français, Kfir s’est impliqué dans des groupes de jeunesse avant de suivre les cours d’un lycée pré-militaire du plateau du Golan et de s’engager dans le corps des blindés.
Une semaine avant l’attaque du Hamas du 7 octobre, il avait demandé en mariage celle qui partageait sa vie depuis près d’un an. Ils auraient dû se marier au mois d’avril.
« C’était un jeune homme très sociable : dès le plus jeune âge, il avait multiplié les activités dans le quartier », a déclaré son père, Haim, à la Quatorzième chaine.
« Il voulait plus que tout s’engager et servir son pays – agir. »
Haim rappelle que Kfir était très modeste « tout en défendant toujours ses opinions ». Il aimait parler de ses randonnées en Israël, souligne-t-il. « Il pensait incarner les trois valeurs qui lui paraissaient essentielles, à savoir l’amour de la patrie, l’amour du peuple et l’amour de la Torah ».
Kfir, ajoute-t-il, croyait fermement que le peuple d’Israël devait être uni : « Il aimait dire qu’à bord d’un char, il y avait quatre personnes forcément très différentes les unes des autres – avec leur propre histoire, leur passé, leur vision de la religion – mais qu’elles prenaient ensemble le café du matin, sur le char. »
Sa mère, Muriel, a déclaré à la Douzième chaîne qu’ils avaient vu Kfir la dernière fois le 7 octobre, au moment où on l’a appelé à rejoindre le front, suite au déclenchement de la guerre. Ils se sont parlé pour la dernière fois, a-t-elle dit, fin octobre, peu de temps avant qu’il ne soit envoyé à Gaza.
« Il était officier et souhaitait donner l’exemple en ne faisant pas venir ses parents, puisque d’autres n’y étaient pas autorisés. Il nous a dit : » Ne venez pas, s’il vous plaît ne venez pas. Et j’ai respecté ce qu’il nous a demandé. Hélas, je ne l’ai plus jamais revu ».
« Nous avions une relation absolument unique, et je crois qu’il avait sa façon à lui de communiquer avec tout le monde… Il ne jugeait pas, il était juste, très humble, un chef humble, même en temps de guerre. »
La veille du déclenchement de la guerre, se souvient Muriel, ils avaient fait la connaissance de la famille de Naama, « et nous avons commencé à parler mariage… C’était la première fois que nous rencontrions la famille, nous étions tellement heureux de les rencontrer, et tout est passé à la trappe. »
S’adressant à Arutz Sheva, un mois après la mort de son fiancé, Naama s’est souvenu d’un homme « souriant, heureux, les yeux pétillants de vie et de joie ».
« Nous faisions plein de petites bêtises ensemble, nous étions un couple à la fois très enfantin et mature, bien conscient des réalités de la vie mais capable de s’amuser et de rire, beaucoup », a-t-elle déclaré.
Le jour des obsèques, Naama a dit qu’elle avait choisi sa robe de mariée et le talit qu’il aurait dû porter sous la huppa, et qu’ils avaient même parlé du nom des six enfants qu’ils voulaient avoir.
« Une semaine avant la guerre, tu m’as demandée en mariage devant les murs de la Vieille Ville de Jérusalem », a-t-elle déclaré.
« C’est toi qui étais mon mur, ma stabilité, mon ancre. Tu m’as dit que c’était la dernière surprise, mais il devait y en avoir une autre. »