Kim Kardashian, un agent secret engagé par Instagram pour corrompre les Iraniens ?
En pleine répression contre le mannequinat en ligne, les Gardiens de la révolution accusent Instagram de mener une campagne anti-moralité
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Les Gardiens de la révolution iraniens ont affirmé que la célébrité américaine d’origine arménienne Kim Kardashian était un agent employé par le réseau social de photographies Instagram pour corrompre le pays en publiant des photos impudiques pour encourager les femmes à suivre son exemple.
Le but de ce « complot » est de rendre le mannequinat populaire en Iran et d’éloigner le peuple des valeurs islamiques, a affirmé pendant une émission télévisée Mostafa Alizadeh, porte-parole de l’unité de lutte contre les crimes du cyber-espace des Gardiens de la révolution, a annoncé lundi le site internet Iranwire.
« Mme Kim Kardashian est un mannequin populaire donc le PDG d’Instagram lui dit ‘Répands ça [en Iran], a déclaré Alizadeh. Il n’y a aucun doute qu’un soutien financier est également impliqué. Nous prenons cela très au sérieux. »
« Ils ciblent les jeunes gens et les femmes, a-t-il expliqué. Les étrangers sont responsables parce que cela cible les familles. Ces plans proviennent d’autour du Golfe persique et d’Angleterre. Quand vous tracez le schéma opérationnel, vous verrez qu’il s’agit d’une opération étrangère. »
Kardashian, star de téléréalité connue dans le monde entier, a plus de 70 millions d’abonnés sur sa page Instagram. Ses photos montrent beaucoup d’images de la célébrité dans des vêtements suggestifs, ou nue.
Alizadeh a fait ces remarques dimanche soir pendant une émission de télévision où il a été rejoint par le superviseur du bureau de procureur pour les crimes médiatiques, Javad Babaee.
Selon un article de la BBC, Alizadeh a déclaré : « stériliser le cyber-espace populaire est à notre programme. Nous avons mené ce projet en 2013 avec Facebook, et à présent Instagram est notre cible. »
L’affirmation intervient alors que l’Iran réprime les mannequins locaux qui postent des photos d’elles sur Instagram. Une opération en ligne des Gardiens de la révolution intitulée « Spider 2 » a identifié ces deux dernières années plus de 170 contrevenants présumés, dont 29 devraient être jugés.
Ces comptes « promouvaient une culture de promiscuité, affaiblissaient et rejetaient l’institution de la famille, ridiculisaient les valeurs et croyances religieuses, promouvaient les relations en-dehors des règles morales et publiaient les phots privées de jeunes femmes », ont déclaré les Gardiens de la révolution.
« Notre but est de leur donner une leçon et de les réveiller, a déclaré Babaee. Dans plusieurs cas, un avertissement a été suffisant et nous n’avons pas entrepris d’action légale. Sur les 29 individus, huit ont été arrêtés et leurs dossiers sont en cours. »
Un couple de modèles mari et femme, Hamid Fadaei et Elnaz Goldrokh, auraient fui l’Iran pour Dubaï pendant la répression et postaient des photos depuis le pays du Golfe.
Une autre mannequin, Elham Arab, connue pour ses cheveux blonds et ses portraits en robe de mariée, est apparue à la télévision iranienne pour ce qui semblait être des aveux forcés, portant les cheveux bruns sous un tchador noir.
Accusée de « promouvoir la promiscuité occidentale », elle a dû faire une « autocritique » publique, ont déclaré les Gardiens de la révolution.