Knesset : dans une lettre, Yarden Bibas regrette que Netanyahu fuie ses responsabilités
L’ex-otage, dont la femme et les deux fils ont été assassinés en captivité, invite le Premier ministre à l'accompagner à Nir Oz et réclame une commission sur le 7 octobre

S’adressant lundi au plénum de la Knesset, le député Chili Tropper (HaMahane HaMamlahti) a lu une lettre de l’otage récemment relâché par le Hamas, Yarden Bibas, dont l’épouse Shiri et les fils Ariel et Kfir ont été assassinés « à mains nues » en captivité par le groupe terroriste palestinien.
Dans ce message, Bibas écrit qu’il « ne pourra plus jamais serrer ses enfants et sa femme dans ses bras », mais que d’autres otages peuvent encore être sauvés. Il exhorte le Premier ministre Benjamin Netanyahu à tout faire pour les ramener à la maison.
Bibas réclame également la création d’une commission d’enquête d’État et invite Netanyahu à venir avec lui visiter, pour la première fois depuis le 7 octobre, le kibboutz Nir Oz, où il vivait avec sa famille.
« Monsieur le Premier ministre, vous et votre gouvernement n’avez toujours pas pris vos responsabilités », écrit-il.
« Tant de citoyens ont demandé pardon. Si peu de responsables politiques l’ont fait. Tant de citoyens et de soldats ont assumé leurs responsabilités. Si peu de membres du gouvernement en ont fait autant. Quatre-vingt-trois pour cent des Israéliens réclament une commission d’enquête d’État, tout comme les 1 500 familles du Conseil d’Octobre, dont je fais partie. »
« Je ne cesse de penser, avec regret, que je n’ai pas su mieux protéger ma femme et mes enfants. Cela me ronge de l’intérieur. Je n’avais qu’une arme, et je ne suis qu’un citoyen ordinaire vivant dans un kibboutz paisible. Est-ce que cela vous traverse l’esprit ? Arrivez-vous vraiment à vivre chaque jour et chaque nuit sans être hanté par votre part de responsabilité dans ce qui s’est passé ? », interroge-t-il.
« Je ne suis pas encore retourné dans ma maison à Nir Oz et je ne sais pas ce qui m’y attend. Je vous demande de m’accompagner, de venir avec moi pour votre première visite depuis le 7 octobre. Je vous invite à venir avec moi. Si nous refusons de regarder cette tragédie en face, nous n’aurons aucune chance de nous reconstruire. »