Israël en guerre - Jour 348

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Kobi Shabtai semble avoir mal anticipé les violences urbaines de mai 2021

"Ça va passer", dit le chef de la police dans une vidéo récemment diffusée, au sujet d'affrontements à Jérusalem-Est et sur le Mont du Temple l'année dernière

Le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï assistant à une cérémonie de police, à Beit Shemesh, le 7 novembre 2022. (Crédit : Flash90)
Le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï assistant à une cérémonie de police, à Beit Shemesh, le 7 novembre 2022. (Crédit : Flash90)

Le chef de la police israélienne Kobi Shabtai a semblé croire que les tensions allaient s’apaiser juste avant qu’elles ne débordent à la veille du conflit de mai 2021 entre Israël et les groupes terroristes de Gaza, qui a également été marqué par des émeutes meurtrières dans des villes mixtes juives et arabes, les pires qu’Israël ait connues depuis des décennies.

Dans un enregistrement d’une réunion d’information diffusé mardi sur les médias israéliens, alors qu’il était suggéré qu’une escalade des tensions était en vue dans le contexte des confrontations à Jérusalem autour du mois musulman du Ramadan en mai dernier et des affrontements sur le Mont du Temple, on peut entendre Shabtai répondre « ne nous emballons pas, [donnons-leur] deux-trois jours, ça passera ».

Les reportages ne précisent pas la date de l’enregistrement, mais on peut entendre d’autres participants au briefing mettre en garde contre le fait que la situation sur le terrain, en particulier à Jérusalem-Est et sur le Mont du Temple, puisse rapidement devenir incontrôlable.

Dans l’enregistrement, le ministre de la Sécurité intérieure de l’époque, Amir Ohana (Likud), a exhorté la police à prendre des mesures immédiates et a déclaré que la situation était « la menace nationale la plus importante et la plus explosive du moment », ajoutant que le chef de la police ne devait pas attendre.

En réponse à ce reportage, la police a déclaré dans un communiqué mardi que l’enregistrement diffusé était une section délibérément éditée « qui ne représente pas le déroulement de la réunion [entière] ».

Le chef de la police se référait « aux renseignements présentés dans l’évaluation de la situation et était correct à ce moment-là », selon la déclaration de la police.

Une voiture de police en feu à Lod, le 12 mai 2021. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

Cet été, le contrôleur de l’État Matanyahu Englman a déclaré que la police et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet avaient manqué à leurs devoirs lors des émeutes apparues entre les communautés juives et arabes au cours du conflit majeur entre Tsahal et les groupes terroristes à Gaza, baptisé « Opération Gardien des murs ».

« Les violentes émeutes qui ont eu lieu pendant ‘Gardien des murs’ ont révélé des déficiences majeures dans les activités du régime [de sécurité] », a écrit Englman, ajoutant que ces défaillances ont gravement porté atteinte à la sécurité des Israéliens.

Parmi les défaillances mises en évidence par le rapport figurent le renseignement, le déploiement des forces, la mobilisation des réservistes, la réaction opérationnelle sur le terrain, la préparation logistique, la formation des forces pour faire face aux troubles et la gestion des enquêtes et des poursuites.

L’un des manquements flagrants soulignés par le rapport est l’absence de réaction de la police à près de 3 000 appels passés au numéro d’urgence 100 entre le 11 et le 13 mai, tandis qu’environ 4 000 autres appels sont restés sans réponse significative.

Englman a également déclaré qu’il avait décelé des failles importantes dans la répartition des responsabilités entre le Shin Bet et la police, ce qui a contribué à des manquements dans le renseignement.

Dans des commentaires précédant la publication du rapport, Englman a déclaré que, durant le conflit de l’année dernière, il y a eu des incidents violents et des « troubles graves de haute intensité et à grande échelle dans tout Israël », qui ont fait des blessés et causé des dommages matériels importants.

Il a déclaré que les troubles ont mis en évidence le défi de maintenir la sécurité personnelle et d’assurer l’ordre public dans les communautés multi-ethniques, d’où la nécessité éventuelle de déployer des effectifs supplémentaires des forces de l’ordre sur place.

La police est vue à Lod pendant les émeutes ethniques dans la ville mixte juive-arabe dans le centre d’Israël, le 12 mai 2021. (Crédits : Yossi Aloni/Flash90)

Dans les semaines qui ont précédé le conflit de 11 jours et l’éruption de violence dans les villes mixtes judéo-arabes, des Palestiniens ont affronté la police israélienne près de la Porte de Damas dans la Vieille Ville en raison de ce qu’ils ont jugé être des restrictions injustes pendant le Ramadan, et des militants d’extrême droite ont défilé sur le site, exacerbant des tensions. Les militants, dont certains sont affiliés au mouvement suprématiste juif Lehava, ont scandé « Mort aux Arabes ».

Les affrontements ont été déclenchés par une décision de la police de Jérusalem d’empêcher les Palestiniens de s’asseoir sur les marches de la Porte de Damas. Dans le cadre d’une tradition non officielle – mais extrêmement significative – de Jérusalem, des milliers de Palestiniens s’assoient souvent dans cette zone après les prières nocturnes du Ramadan.

La tension était également élevée autour du Mont du Temple, le site le plus sacré du judaïsme, où se trouvent les deux anciens temples juifs. L’enceinte est également le troisième site sacré de l’islam et est gérée par la Jordanie – à qui Israël a pris la Vieille Ville et le reste de Jérusalem-Est lors de la guerre des Six Jours en 1967 – dans le cadre d’un accord délicat avec l’État juif.

Mais ces dernières années, les nationalistes religieux et laïcs se sont efforcés d’obtenir un plus grand contrôle israélien sur le mont du Temple et d’accroître les droits d’accès et de prière des Juifs, ce qui a suscité des tensions avec les Palestiniens qui ont débouché sur des violences.

Quelques jours après l’éclatement d’un conflit ouvert en mai 2021, Shabtai aurait rejeté la faute sur l’extrémiste de droite Itamar Ben Gvir, le leader d’Otzma Yehudit qui devrait être nommé au nouveau poste de ministre de la Sécurité nationale dans le prochain gouvernement.

Un homme passe devant des voitures incendiées après une nuit de violence entre des manifestants arabes israéliens et la police israélienne dans la ville mixte arabe-juive de Lod, dans le centre d’Israël, le mardi 11 mai 2021. (Crédit : Heidi Levine/AP)

Alors que les émeutes et les violences se poursuivaient dans les villes judéo-arabes, Shabtai a déclaré, selon la télévision israélienne : « La personne qui est responsable de cette intifada est Itamar Ben Gvir. Cela a commencé avec la manifestation de Lehava à la porte de Damas », a déclaré Shabtai, faisant référence aux manifestations d’extrême droite autour de la Vieille Ville de Jérusalem. « Cela a continué avec des provocations à Sheikh Jarrah, et maintenant il se déplace avec des militants de Lehava », dirigé par Bentzi Gopstein.

Les tensions dans le quartier de Sheikh Jarrah, quartier sensible de Jérusalem-Est, ont contribué au début du conflit. Ben Gvir avait mis en place un bureau ad hoc dans le quartier pour soutenir les Israéliens qui tentaient de s’y installer, ce qui a déclenché des affrontements avec les résidents palestiniens.

Tout au long des 11 jours de l’opération Gardien des murs, plus de 4 360 roquettes et obus de mortier ont été tirés sur le sud et le centre d’Israël – un rythme près de trois fois supérieur à celui de la guerre de 2014 à Gaza, qui a vu en moyenne 130 projectiles tirés par jour, contre près de 400 lancés par jour en moyenne pendant les combats de mai 2021.

En outre, des villes mixtes comme Lod et Bat Yam ont connu des flambées d’émeutes et de violence, et peinent depuis à réparer les relations entre leurs communautés arabe et juive.

Aaron Boxerman a contribué à cet article.

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