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Macron, la solution ?

Kofi Annan : « On est dans le pétrin »

L'ancien secrétaire général de l'ONU a mis en garde contre "la démission des dirigeants" et fustigé les Etats-Unis pour la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël

L'ancien secrétaire-général des Nations unies Kofi Annan lors d'une séance photo à Paris, le 11 décembre 2017 (Crédit :   AFP PHOTO / JOEL SAGET)
L'ancien secrétaire-général des Nations unies Kofi Annan lors d'une séance photo à Paris, le 11 décembre 2017 (Crédit : AFP PHOTO / JOEL SAGET)

« Honnêtement, on est dans le pétrin », lâche dans un entretien exclusif à l’AFP Kofi Annan, qui est également président du Groupe de sages (« Elders » en anglais) créé en 2007 par Nelson Mandela et qui rassemble des personnalités publiques reconnues travaillant aux problèmes mondiaux semblant insurmontables.

Plusieurs d’entre eux étaient à Paris à l’occasion du sommet sur le climat et ont été interrogés par l’AFP lors d’un entretien lundi soir après leur rencontre avec le président français Emmanuel Macron.

Avec M. Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, l’ancien médiateur de l’ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi, l’ancienne présidente d’Irlande Mary Robinson, et l’ancienne Première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland ont livré leur opinion sur différents sujets internationaux, de la lutte contre le réchauffement climatique à la crise au Proche-Orient.

Guerre nucléaire

« Par le passé, quand nous traversions cette sorte de crise, nous avions des dirigeants qui avaient le courage et la vision du monde nécessaires pour vouloir agir, pour comprendre qu’il leur fallait travailler avec les autres », déclare M. Annan, alors que débute mardi à Paris un sommet sur le climat marqué par le retrait annoncé des Etats-Unis de l’Accord de Paris de 2015.

« Aujourd’hui, les dirigeants vont dans la mauvaise direction (…) Les dirigeants abandonnent », ajoute M. Annan, se disant particulièrement préoccupé par l’escalade des tensions en Corée du Nord.

« Un seule méprise, une seule erreur et nous sommes tous victimes (…) Le déclenchement d’une guerre nucléaire peut ne pas découler d’une décision délibérée » mais d’un accident, avertit-il, sans jamais citer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un ni Donald Trump, lancés tous deux dans une inquiétante escalade verbale.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le 20 septembre 2016. (Crédit : Drew Angerer/Getty Images/AFP)

« Nous voyons de plus en plus de désordres et de conflits qui perdurent en raison du manque d’implication au niveau international et de vision du monde », renchérit Ban Ki-moon, également ancien secrétaire général de l’ONU et membre du Groupe des Sages.

Interrogé sur le retrait américain de l’Accord de Paris conclu il y a exactement deux ans et ratifié par 169 pays, M. Ban a regretté un positionnement « peu judicieux et qui manque de vision à long terme sur le plan politique ».

« Les pays les plus riches et les plus puissants » au monde se retirent d’un accord que « même des pays comme la Syrie » ont signé, souligne le Ghanéen.

Mais l’Europe a l’opportunité de combler le vide laissé par le désengagement de Trump, en particulier Emmanuel Macron, estime Lakhdar Brahimi, ancien médiateur de l’ONU pour la Syrie.

Délégations de l’opposition et du gouvernement syrien se retrouvent lundi avec le médiateur de l’ONU Lakhdar Brahimi après une semaine de pause pour la Conférence dite de Genève II. (Crédit : AFP/Archives/Philippe Desmazes)

« Je pense que l’Europe a assurément un rôle à jouer et la capacité de le faire, tout comme les dirigeants les plus puissants en Europe. Le président Macron est assurément l’un d’eux ».

Les Etats-Unis se sont en revanche eux-mêmes « totalement » retirés des négociations sur le conflit israélo-palestinien de par la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, a-t-il ajouté.

« Je pense que quelqu’un devrait prendre le relais car ce problème ne va pas disparaître », estime M. Brahimi.

Quant à la Syrie, l’ancien émissaire, qui avait démissionné face au blocage des négociations de paix, espère cette fois qu’une avancée pourra être enregistrée lors des pourparlers en cours à Genève.

« Je pense que nous sommes dorénavant beaucoup plus proches d’une prise de conscience qu’il n’y a effectivement aucune solution militaire. L’espoir est là », juge-t-il. « Il semble que l’unité de la Syrie puisse être préservée si les gens commencent vraiment à travailler à une solution politique ».

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