Israël en guerre - Jour 62

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Kushner appelle Netanyahu et Gantz à l’unité

Le conseiller de Trump, évoquant des "opportunités formidables" dans la région, a indiqué à la télévision israélienne que Washington voulait faire avancer son plan de paix

Le conseiller du président américain Jared Kushner s'exprime sur la Treizième chaîne, le 29 octobre 2019 (Capture d'écran : Treizième chaîne)
Le conseiller du président américain Jared Kushner s'exprime sur la Treizième chaîne, le 29 octobre 2019 (Capture d'écran : Treizième chaîne)

Le conseiller du président américain Jared Kushner a vivement recommandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu et au leader du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, dans des rencontres séparées, à œuvrer de concert pour former un gouvernement d’unité afin d’être en mesure de se saisir des « opportunités formidables » dans la région, a-t-il fait savoir dans une interview télévisée diffusée mardi.

S’exprimant sur la Treizième chaîne, Kushner a expliqué qu’il pensait que Netanyahu comme Gantz désiraient « aller de l’avant » et mettre un terme à l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays après les élections du mois de septembre qui se sont avérées non concluantes – le second scrutin en moins d’un an.

« Le message que j’apporte est celui qu’actuellement, dans la région, il y a des opportunités formidables que nous avons fait apparaître au cours des deux dernières années, et qu’il pourra même y en avoir davantage si nous savons ensemble les saisir. Ce serait donc fantastique qu’Israël trouve le moyen de former un gouvernement qui nous permettrait de commencer à travailler tous sur les grandes priorités et opportunités existantes », a déclaré Kushner.

Kushner, qui a rencontré Gantz pour la première fois de manière officielle lundi, a qualifié le leader de Kakhol lavan, ex-chef d’état-major, de « grand général », ajoutant « [qu’]il semble avoir bien l’intention d’amener de bonnes choses pour Israël ». Il a paru toutefois prendre peu au sérieux la possibilité d’un gouvernement qui n’inclurait pas Netanyahu.

« Avec un peu de chance, il pourra travailler avec le Premier ministre Netanyahu et trouver un moyen d’avancer », a-t-il poursuivi.

Cette rencontre était la première entre les dirigeants de Kakhol lavan et les hauts responsables américains. Elle s’est déroulée quelques jours après que Gantz a été chargé par le président Reuven Rivlin de former un gouvernement après l’échec de Netanyahu – qui n’est pas parvenu à rassembler une coalition au lendemain des élections de septembre.

De gauche à droite : Le député de Kakhol lavan Yair Lapid, le leader du parti Benny Gantz, le conseiller spécial du président américain Jared Kushner et l’ambassadeur américain en Israël David Friedman pendant une réunion à l’ambassade américaine de Jérusalem, le 28 octobre 2019 (Crédit : Jeries Mansour, ambassade américaine de Jérusalem)

Le gendre du président Donald Trump a déclaré que l’administration américaine souhaitait qu’un gouvernement israélien soit formé rapidement pour permettre la présentation du plan de paix très attendu, et dont la révélation a été longuement reportée.

« Nous avons un désir réel de faire connaître ce plan sur lequel nous avons travaillé. Nous avons beaucoup d’idées et nous voulons les soumettre », a-t-il ainsi déclaré.

Kushner a également évoqué les relations entre Washington et l’Autorité palestinienne (AP), en minimisant la gravité de leur détérioration. L’AP boycotte l’administration depuis la reconnaissance par Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël, au mois de décembre 2017, et la coupure des aides versées aux Palestiniens qui a suivi.

« Je n’appellerai pas cela une crise : je veux dire, l’Amérique va bien. Nous avons la volonté de nous engager auprès des Palestiniens, mais nous ne souhaitons pas le faire si les Etats-Unis ne sont pas respectés, et nous ne voulons pas le faire si nos investissements s’avéraient finalement mauvais », a expliqué Kushner.

Il a estimé que le rejet par les Palestiniens des efforts américains n’était qu’une posture.

« Je pense qu’en fin de compte, les acteurs concernés sauront se montrer rationnels », a-t-il affirmé.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pendant une rencontre avec les journalistes dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 23 juin 2019 (Crédit : ABBAS MOMANI / AFP)

Kushner a également été interrogé sur la décision soudaine des Etats-Unis, prise au début du mois, de retirer leurs forces du nord de la Syrie et d’abandonner leurs alliés kurdes face aux assauts de la Turquie. On lui a également demandé si les Israéliens devaient s’inquiéter d’une éventuelle inconstance de l’engagement de la Maison Blanche dans l’alliance conclue entre les deux nations.

« Ceux qui pensent en Israël que la situation en Syrie a des implications pour la relation entre les Etats-Unis et Israël se trompent gravement », a répondu Kushner. « Sous la direction du président Trump, le lien entre l’Amérique et Israël s’est significativement renforcé et notre intention est de continuer dans ce sens ».

Prenant la parole lors d’une conférence de la plateforme FII (Future Investment Initiative) qui était organisée dans la capitale saoudienne mardi soir, Kushner a ajouté qu’Israël « n’est pas la cause de toutes les souffrances des Palestiniens ».

« Si vous voulez investir en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza, le problème qui vous retiendra sera la crainte du terrorisme et celle que votre investissement soit détruit », a-t-il clamé.

Kushner avait dévoilé le volet économique de l’initiative de paix américaine au mois de juin lors d’un sommet organisé au Bahreïn. Il avait alors fait miroiter la somme de 50 milliards de dollars en investissements pour la région si les Palestiniens souscrivaient à un accord politique.

Les responsables palestiniens avaient boycotté la conférence, accusant l’administration d’ignorer des questions essentielles et de tenter d’acheter son acceptation de la gouvernance israélienne.

Le conseiller et gendre du président Trump Jared Kushner, (à droite), et le Premier ministre Benjamin Netanyahu au bureau du Premier ministre, le 22 juin 2018. (Crédit : Matty Stern/US Embassy Jerusalem/Flash90)

L’AP traverse une crise financière profonde depuis le mois de février et le gel par Israël des transferts des revenus issus des droits de douanes et de la TVA que l’Etat juif collecte pour le compte des Palestiniens, une décision justifiée par les salaires versés aux prisonniers condamnés pour terrorisme ainsi qu’aux familles de terroristes morts.

L’administration du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dû imposer des mesures d’austérité, réduisant presque de moitié les salaires de ses employés.

Des images présentées lors de son entretien avec la Treizième chaîne concernaient des choses plus légères. On a pu ainsi voir le président américain rejoindre sa fille et son gendre pour le kiddouch juif (ou bénédiction du vin à l’occasion des fêtes) ou Jared, enfant, se faire expédier au sous-sol de la maison lorsque Netanyahu était venu rendre visite à la famille Kushner dont il est ami depuis longtemps.

Le journaliste auteur de l’interview sur la Treizième chaîne, Barak Ravid, travaille par ailleurs pour Axios. Dans un extrait publié sur le site, Kushner s’en prend à Joe Biden – aujourd’hui l’un des favoris à la nomination démocrate pour l’élection présidentielle 2020 – en disant qu’une grande partie de son travail est de « remettre en ordre toute la pagaille » laissée par le vice-président.

« Nous avons hérité d’un califat de l’EI, l’Iran était forte, la Libye était un foutoir, et beaucoup, parmi nos alliés, se sentaient abandonnés. Nous avons travaillé très dur au cours des trois dernières années pour tenter de reconstruire le Moyen-Orient et de lui redonner un cadre plus stable », dit-il dans la séquence.

Biden a mis en doute, au début de la semaine, les capacités de Kushner à concevoir un plan de paix au Moyen-Orient et a promis que s’il était élu président, il ne nommerait pas ses enfants à des postes politiques.

Le candidat démocrate à la présidentielle et ancien vice-président Joe Biden lors d’un événement de campagne à Rochester, dans le New Hampshire, le 9 octobre 2019 (Crédit : AP Photo/Elise Amendola)

Kushner a également dit que l’administration Trump avait procédé à une réforme de la justice pénale déterminante et avait « rejeté un grand nombre des lois très sévères conçues et partiellement écrites par Biden il y a plus de 20 ans, qui avaient mis un grand nombre d’Afro-Américains en prison et détruit une génération, faisant beaucoup de mal à notre pays ».

Les tentatives répétées de Trump de discréditer Biden et son désir apparent de salir le candidat – en particulier par la pression exercée sur l’Ukraine – est au cœur d’une enquête pour impeachment actuellement menée par les démocrates au Congrès.

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