Israël en guerre - Jour 432

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Kushner lance un appel dans un journal pour contourner le boycott de Ramallah

Le conseiller à la Maison Blanche, actuellement dans la région avant la mise en œuvre du plan de paix, dit être prêt à travailler avec Abbas

Jared Kushner, (à gauche), conseiller à la Maison Blanche, et Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, à Ramallah, le 24 août 2017. (Crédit : WAFA)
Jared Kushner, (à gauche), conseiller à la Maison Blanche, et Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, à Ramallah, le 24 août 2017. (Crédit : WAFA)

Jared Kushner, conseiller principal auprès de la Maison Blanche, s’est dit prêt à travailler avec le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas dans une interview publiée dimanche, alors que l’envoyé spécial pour la paix sillonnait la région avant le lancement d’un nouvel effort de paix.

La tournée, qui a emmené Kushner et l’envoyé pour la paix au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, Jason Greenblatt, en Israël, en Jordanie, en Arabie saoudite, au Qatar et en Égypte, ne comportait pas de rencontres avec les dirigeants palestiniens.

Kushner a déclaré au journal Al Quds, basé à Jérusalem-Est, qu’il était « prêt à travailler avec le président Abbas, s’il le souhaite », selon une traduction de l’arabe de Reuters.

Saeb Erekat, haut fonctionnaire de l’Autorité palestinienne, a répondu dimanche à l’administration Trump après que Jared Kushner, conseiller principal de la Maison-Blanche, a reproché aux dirigeants de l’AP d’avoir « peur » dans une interview accordée au journal Al Quds, basé à Jérusalem-Est.

« Toute cette administration est partiale en faveur d’Israël », a déclaré Erekat à la Dixième chaîne. « Leur plan de paix échouera. Ils veulent imposer des faits accomplis, mais ils n’y arriveront pas. »

« Ils nous voient comme des terroristes, et Kushner lui-même a dit qu’ils (l’administration Trump) veulent remplacer Abu Mazen (le président de l’AP Mahmoud Abbas) et Erekat. C’est inacceptable, nous sommes les dirigeants élus du peuple palestinien », a ajouté M. Erekat.

Le secrétaire général de l’OLP a déclaré que l’équipe de paix américaine a adopté les positions de « Liberman, Bennett et Netanyahu » et a de nouveau déclaré que les Palestiniens ne rencontreraient pas les Américains « partiaux ».

Kushner, Greenblatt et d’autres responsables de la Maison Blanche ont été effectivement mis sur la touche par Ramallah suite à la colère provoquée par la reconnaissance par Trump de Jérusalem en tant que capitale d’Israël et sa décision d’y transférer l’ambassade des États-Unis en mai.

Samedi soir, les deux hommes ont rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour la deuxième fois en quelques jours, ainsi que l’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman.

Les quatre ont poursuivi les discussions qui avaient commencé vendredi, notamment sur la situation humanitaire à Gaza et le plan de paix, selon la Maison Blanche.

L’interview accordée à al-Quds, publiée dimanche, était une tentative de l’administration Trump de tendre la main au peuple palestinien, malgré le boycott officiel.

« Cet entretien s’inscrit dans le cadre de la tentative de l’administration américaine de s’adresser directement au peuple palestinien avant de présenter son plan de paix », a déclaré un responsable américain à la Dixième chaîne de télévision israélienne.

« Vous méritez d’avoir un meilleur avenir, le moment est venu pour les Israéliens et les Palestiniens de renforcer leur leadership et de les réorienter afin de leur permettre de trouver une solution et de ne pas avoir peur d’essayer », a déclaré M. Kushner, selon Reuters.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (2e à partir de la droite) rencontre à Jérusalem l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Ron Dermer (à droite), le conseiller de la Maison-Blanche Jared Kushner (au centre), l’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman (2e à gauche) et l’envoyé spécial Jason Greenblatt, le 22 juin 2018 (Kobi Gideon/GPO).

Samedi dernier, Saeb Erekat a accusé l’équipe de paix américaine d’œuvrer pour renverser l’Autorité palestinienne, alors que les envoyés américains terminaient une tournée dans la région visant à faire avancer le plan de paix de l’administration Trump et à mobiliser l’aide humanitaire pour la bande de Gaza.

Erekat a affirmé qu’au cours de la réunion avec Kushner et Greenblatt, Netanyahu a déclaré qu’il était prêt à aider à faire face à la situation humanitaire à Gaza avec les recettes fiscales qu’Israël perçoit au nom de l’AP.

Les responsables de Ramallah, qui ont cherché à faire pression sur les dirigeants du Hamas de la bande de Gaza en bloquant les salaires et les marchandises afin d’y reprendre le pouvoir, ont déclaré que les plans de financement de projets d’infrastructure comme moyen d’atténuer la crise humanitaire équivaut à une tentative de séparer Gaza de la Cisjordanie dirigée par Abbas.

« L’objectif derrière tout cela est de soutenir le coup d’Etat [par lequel le Hamas a pris Gaza à Abbas en 2007] et de séparer Gaza de la Cisjordanie en vue de créer un mini-Etat à Gaza tout en faisant tomber l’Autorité palestinienne en Cisjordanie », a déclaré Erekat à la radio Voice of Palestine, selon l’agence de presse officielle Wafa de l’AP.

Le négociateur palestinien Saeb Erekat prend la parole lors de la conférence de Haaretz et du New Israel Fund à New York, le 13 décembre 2015 (Crédit : Amir Levy / Flash90)

Erekat prétend que les États-Unis s’efforcent d’expulser Abbas et de renverser l’Autorité palestinienne, pointant du doigt un article de Greenblatt au début du mois, qui semble appeler à l’expulsion d’Erekat. Greenblatt avait accusé Erekat d’exacerber le conflit et d’entraver les progrès vers la paix après que ce dernier a contesté le rôle de Washington dans le processus de paix.

Il a également déclaré que Kushner et Greenblatt cherchent à mettre fin aux activités de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, dans le sillage de leur prétendue croyance que Jérusalem n’est plus un problème après que Trump a reconnu la ville comme capitale d’Israël.

Il a ajouté : « Tout cela vise en fait à liquider la question des réfugiés palestiniens ».

Plus tôt cette année, les États-Unis ont réduit d’environ 250 milliards de dollars le budget de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine, ou UNRWA.

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