Israël en guerre - Jour 537

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La Berlinale projette un documentaire sur un otage israélien après la controverse de 2024

Dans "A Letter to David", Tom Shoval raconte l'histoire de David Cunio, enlevé du kibboutz Nir Oz par les terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre 2023

BERLIN, Allemagne — Le Festival du film de Berlin a projeté vendredi en avant-première un documentaire sur un otage israélien enlevé et détenu par le groupe terroriste palestinien du Hamas. Cette décision a été prise alors que le festival tente de passer outre la controverse suscitée l’année dernière par des déclarations de réalisateurs sur la guerre de Gaza.

Le long-métrage « A Letter to David » (« Une lettre à David ») du cinéaste israélien Tom Shoval est un hommage à David Cunio, enlevé par le groupe terroriste palestinien au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023, et qui est toujours retenu en otage à Gaza.

David, son épouse Sharon Cunio et leurs jumelles de trois ans ont été pris en otage au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023, ainsi que la sœur de Sharon et sa fille. Le même jour, le frère cadet de David, Ariel Cunio, et sa petite amie, Arbel Yehud, ont également été capturés.

Sharon, ses filles, sa sœur et sa fille ont toutes été libérées en novembre 2023. Arbel a été libérée fin janvier. Ariel est toujours en captivité.

Shoval avait déjà mis en scène David et son frère jumeau Eitan dans son premier long-métrage primé, « Youth » (« La Jeunesse »), présenté en avant-première à la Berlinale en 2013. Ce film traite du lien entre frères et de leur décision de commettre un enlèvement.

David et Sharon se sont rencontrés lors du tournage de « Youth », pour lequel elle s’occupait des relations avec la presse. Le couple est tombé amoureux pendant le tournage de ce film primé.

David Cunio (à droite) et son frère jumeau, Eitan Cunio, dans une séquence du film « Une lettre à David », projeté à la Berlinale en février 2025 et réalisé par le cinéaste Tom Shoval après la prise en otage de David Cunio par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. (Crédit : Tom Shoval)

Dans ce nouveau film, présenté dans la catégorie « spécial » du festival, Shoval utilise des extraits de « Youth » ainsi que des séquences inédites et des entretiens avec les membres de la famille Cunio pour rendre hommage à son ami retenu en otage.

On y voit également Eitan, sa mère, son épouse Sharon et leurs jumelles, qui ont également été capturées par des terroristes du Hamas le 7 octobre, mais qui avaient été libérées après 52 jours de captivité.

Shoval a expliqué qu’il avait décidé de faire le film parce qu’il ne voulait pas que David soit perçu comme « un simple otage que l’on voit sur une affiche ».

« C’est aussi et surtout un être humain. Dans la [vraie] vie, il a été acteur, il a une famille, il a une mère, il a un père. Il n’est pas seulement un personnage », a déclaré Shoval à l’AFP.

« Il était très important pour moi de le faire savoir, et aussi de montrer la douleur que sa famille traverse. »

« Déchiré »

Dans ce film, le jumeau de David, Eitan, montre des étoiles tatouées sur son poignet – un tatouage que David a également – alors qu’il parle de son frère.

Eitan montre également au spectateur leurs anciennes maisons dans le kibboutz, et raconte, avec des détails poignants, ce qui leur est arrivé le 7 octobre.

Sharon Aloni Cunio, 33 ans, son époux David Cunio, 34 ans, et leurs filles jumelles, Yuli et Emma, ont été enlevés au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

Pour Eitan, être séparé de son frère est « comme avoir été déchiré » ; il « n’est plus la même personne », a déclaré Shoval.

L’actrice britannique Tilda Swinton a donné jeudi une tonalité très politique à la cérémonie d’ouverture de la 75e Berlinale en dénonçant vivement « les actes inhumains perpétrés sous nos yeux », dans un discours visant notamment le président américain Donald Trump.

L’actrice âgée de 64 ans était l’invitée jeudi de la cérémonie d’ouverture du festival du film de Berlin, qui lui remettait un Ours d’or d’honneur.

« Des meurtres de masse organisés par des Etats, permis à une échelle internationale, terrorisent actuellement plus d’une partie de notre monde », a dénoncé l’actrice, figure du cinéma d’auteur, vue chez Wes Anderson ou Pedro Almodovar et qui a aussi tourné aux côtés de Brad Pitt, Tom Cruise ou Keanu Reeves.

« Ce sont des faits qu’il faut affronter. Ainsi, par souci de clarté, disons-le. L’inhumain est perpétré sous nos yeux. Je suis libre de le dire, sans hésitation ni doute dans mon esprit », a-t-elle poursuivi.

« Et d’apporter ma solidarité indéfectible à tous ceux qui reconnaissent l’inacceptable complicité de nos gouvernements, avides, qui fraternisent avec ceux qui détruisent la planète et les criminels de guerre, d’où qu’ils viennent », a-t-elle ajouté.

Elle avait auparavant loué « le grand état indépendant du cinéma (…), un royaume illimité, intrinsèquement inclusif, à l’abri des efforts d’occupation, de colonisation, de prise de contrôle, de propriété ou de développement immobilier d’une riviera », en référence aux déclarations de Donald Trump qui souhaite transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient ».

Cet état serait « sans politique d’exclusion, de persécution ou de déportation. Plus de migrants, plus de nécessité de visa ». « Le fait d’être pour quelque chose n’implique jamais d’être contre quelqu’un, d’être pour la solidarité humaine signifie pour la solidarité humaine avec tous les humains », a-t-elle ajouté.

La Berlinale a été fortement critiquée l’année dernière après que plusieurs cinéastes ont été accusés d’avoir tenu des propos antisémites sur scène lors de la cérémonie de clôture des prix.

Le cinéaste américain Ben Russell, qui portait un foulard palestinien, avait accusé Israël de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza, tandis que le cinéaste palestinien Basel Adra avait déclaré que la population palestinienne était « massacrée » par Israël.

Avant l’ouverture de cette édition, la Berlinale a publié sur son site internet des directives sur la liberté d’expression, l’antisémitisme et la solidarité avec la cause palestinienne.

« Nous […] soutenons le droit de nos cinéastes à parler des motivations qui sous-tendent leur travail et de leur expérience du monde. La Berlinale accueille différents points de vue, même si cela crée des tensions ou des controverses », ont-ils déclaré.

Tricia Tuttle, qui a pris la direction de la Berlinale en avril de l’année dernière, s’est dite « surprise » par la réaction négative suscitée par les discours tenus l’année dernière, qu’elle a jugés comme relevant de la « liberté d’expression ».

Veillée sur le tapis rouge

« Je suis plus contrariée par le fait qu’il n’y avait pas de place dans le festival pour que les gens puissent se sentir concernés ou entendre l’inquiétude des otages », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Nous n’avons pas pris la parole pour David Cunio l’année dernière, et j’ai l’impression que nous avons vraiment laissé passer une occasion. »

« Bien que je veuille faire preuve d’une extrême prudence pour ne pas continuer à faire taire les voix qui expriment leur tristesse et leur solidarité, ainsi que leur désir de voir la Palestine devenir un État, je veux également m’assurer que nous montrons que nous nous soucions des personnes avec lesquelles nous nous sommes engagés. »

Lors de l’ouverture de la Berlinale jeudi, Tuttle s’est associée à une veillée en hommage à David Cunio sur le tapis rouge.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Le cinéaste américain Ben Russell (à droite) et le cinéaste français Guillaume Cailleau posant avec le prix Encounters du meilleur film pour leur film « Direct Action » sur le tapis rouge après la cérémonie de remise des prix de la 74e édition du Festival international du film de Berlin, à Berlin, le 24 février 2024. (Crédit : Tobias Schwarz/AFP)

On estime que 70 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 35 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Le Hamas a jusqu’à présent libéré 24 otages – civils, soldats et ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier. Il avait précédemment libéré 105 civils au cours de la semaine de trêve de la fin novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées avant cela.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 48 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début du conflit. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.

Israël dit avoir tué 20 000 terroristes au combat, et un millier d’autres terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.

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