La coalition perd ses premiers votes à la Knesset
Réduite à une majorité d'un seul siège, la coalition du Premier ministre boycotte les motions de censure symboliques et l'opposition fait échouer des projets de loi mixtes

La coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu a perdu lundi ses premiers votes en séance plénière de la Knesset. Elle a été réduite à 61 membres, ce qui soulève des doutes quant à sa survie à long terme, après que des élections anticipées ont été évitées de justesse plus tôt dans la journée de lundi, et a provoqué des troubles au Parlement.
La coalition compte désormais 61 sièges suite à la démission du ministre de la Défense Avigdor Liberman, qui est aussi le chef du parti Yisrael Beytenu (5 sièges).
Le gouvernement a perdu quatre motions de censure après les avoir boycottées, selon le porte-parole de la Knesset.
Il n’a ensuite pas réussi à faire adopter un projet de loi proposé après que les députés de l’opposition ont littéralement piégé son parrain, provoquant une grande tension entre les participants au vote et entraînant l’annulation et le report à une date ultérieure de tous les autres votes.
Les motions de censure étaient en grande partie symboliques et n’ont pas réussi à renverser le gouvernement, puisque de telles motions exigent de facto au moins 61 députés pour ce faire.
La coalition a boycotté les quatre votes en signe de protestation, après que les membres de l’opposition ont refusé de s’entendre avec leurs collègues de la coalition pour compenser les absences sur une base individuelle, comme d’habitude. Ce refus signifiait que la coalition n’avait pas la majorité pour gagner le vote, et tous ses députés sont partis par la suite.

Les quatre motions – chacune proposée par un parti d’opposition différent : Yesh Atid, l’Union sioniste, Meretz et la Liste arabe unie – ont toutes été adoptées sans un seul vote contre et avec entre 44 et 50 votants.
Plus tard, la coalition a perdu un vote sur un projet de loi relatif à la propriété foncière et qui avait été formulé conjointement par les députés de la coalition et de l’opposition, puis a annulé tous les autres votes prévus pour le lundi soir.

Les députés de l’opposition ont dit à Yoav Kisch (Likud) qu’ils soutiendraient le projet de loi mixte foncière – qui proposait de définir des « lots en trois dimensions », un nouveau type de terrain dans lequel la propriété peut être divisée selon la profondeur et la hauteur, comme dans le cas des ponts et tunnels
Mais après l’adoption du projet de loi mixte en deuxième lecture – le premier vote sur deux votes successifs requis pour que la motion devienne loi – le député Yoel Hasson (Union sioniste) est entré dans la salle plénière de la Knesset, ordonnant aux membres de l’opposition de le rejeter en troisième et dernière lecture.
Après que 27 députés ont soutenu le projet de loi et seulement 14 s’y sont opposés lors du premier vote, le chaos s’est installé avant le second vote suite à l’intervention de Hasson et le projet a finalement échoué, avec 47 contre et seulement 42 pour.
Kisch a répondu en dénonçant l’opposition, qualifiant le député Hasson de « menteur ».
« Il s’agissait d’un projet de loi sur une question tout à fait professionnelle sur laquelle on a travaillé conjointement, en coalition et dans l’opposition. Il est inacceptable que les membres de la Knesset me disent qu’ils l’appuient quand je le demande et que le député Hasson se présente et demande de voter contre », a déclaré Kisch.
« Yoel Hasson, vous êtes un menteur et vous faites mentir les autres en votre nom », a-t-il accusé. « Il y a une limite à l’hypocrisie, je n’ai jamais vu personne s’abaisser aussi bas à la Knesset. C’est un scandale que vous ayez invalidé ce projet de loi. »