La commandante de l’ISS prend des photos nocturnes des villes israéliennes illuminées
L'astronaute italienne a adressé un chaleureux "shalom" à l'État juif avec des images de Tel Aviv, Haïfa et de la mer Morte prises à bord d'une installation en orbite
L’astronaute italienne et commandante de la Station spatiale internationale Samantha Cristoforetti a envoyé samedi un chaleureux « shalom » à Israël depuis l’espace dans un tweet accompagné de photos des lumières des villes de Tel Aviv et Haïfa et de quelques images de la mer Morte prises depuis l’installation en orbite.
« Shalom et bonjour à Israël et aux villes de Haïfa et Tel Aviv la nuit. J’étais également intriguée par ces lignes droites à l’extrémité sud de la mer Morte – il s’avère qu’il s’agit d’un complexe de bassins d’évaporation de sel jordaniens ! » a-t-elle posté.
Cristoforetti est devenue mercredi la première européenne à prendre les commandes de la Station spatiale internationale, à 400 km au-dessus de la Terre, lors d’une cérémonie détendue retransmise en direct de l’espace.
L’évènement a donné l’occasion au commandant sortant de l’ISS, le cosmonaute russe Oleg Artemiev, d’une allusion au conflit en Ukraine: « Malgré les orages sur Terre, notre coopération internationale se poursuit », a-t-il dit.
Shalom & hello to #Israel and the cities of Haifa and Tel Aviv at night. I was also intrigued by these straight lines at the southern end of the Dead Sea – turns out it’s a complex of Jordanian salt evaporation ponds! #MissionMinerva @esa @ESA_EO @cities4tnight @Space_Station pic.twitter.com/cv5Paz43zp
— Samantha Cristoforetti (@AstroSamantha) October 1, 2022
C’est le deuxième séjour dans l’espace pour Samantha Cristoforetti, ingénieure et pilote de chasse de 45 ans, partie pour l’ISS le 27 avril dernier. Elle y détient le record du plus long séjour spatial pour une femme sur une mission, avec un séjour de 199 jours en orbite, en 2014 et 2015.
L’astronaute est la cinquième femme, et la première non-américaine, à prendre les commandes du vaisseau, depuis qu’un commandant y a été officiellement désigné en l’an 2000.
Lors d’une cérémonie informelle et détendue, le commandant en exercice, le cosmonaute russe Oleg Artemiev, lui a remis symboliquement une clé dorée pour sa prise de fonction, qu’elle assumera jusqu’au 10 octobre prochain, pour son retour vers la Terre.
Le cosmonaute russe a salué le travail de l’équipe de dix astronautes de trois pays dont il fait partie. Il a décrit l’ISS comme une « poursuite du programme Soyouz-Apollo, quand la relation entre les pays là aussi n’était pas simple, et quand il s’est trouvé des hommes pour poursuivre ce chemin qui mène à la paix, et qui fait que la guerre se termine, partout ».
La coopération russo-occidentale dans le domaine spatial est plombée par l’offensive lancée par la Russie depuis le 24 février contre son voisin ukrainien.
Vers la parité des astronautes
Les sanctions occidentales prises contre la Russie en raison de cette offensive touchent en partie l’industrie aérospatiale russe et risquent d’avoir des effets sur l’ISS, dont certains ravitaillements pourraient être perturbés.
Samantha Cristoforetti a salué le travail de ses co-équipiers et souligné que tous forment « une minuscule partie de l’équipe gigantesque au sol » qui gère les opérations de l’ISS.
La désignation des commandants de l’ISS est une décision commune des cinq agences spatiales partie prenante sur l’ISS: Nasa (USA), Roscosmos (Russie), ESA (Europe), CSA (Canada) et JAXA (Japon).
Le corps des astronautes européens compte sept membres dont une seule femme. Lors de sa dernière campagne de recrutement, entamée en 2021 et destinée à renouveler à terme le contingent actuel d’astronautes, l’ESA s’est engagée à un effort de parité entre femmes et hommes.
Être commandant de bord de l’ISS, c’est « comme dans un bateau, il y a un seul maître à bord après Dieu », avait commenté en 2021 le Français Thomas Pesquet, qui a occupé ce poste.
La station spatiale vole à 400 km au-dessus de la Terre de manière autonome. Les manœuvres d’orientation sont effectuées depuis le sol. Mais le commandant est responsable de toutes les taches effectuées par les membres de la station.
En cas d’urgence, il a toute autorité pour prendre les décisions, sans attendre les instructions du sol. En cas d’incendie, de dépressurisation ou de détection d’atmosphère toxique – les trois scénarios d’urgence définis -, c’est à lui de veiller à sauver en priorité les vies de l’équipage.