La commémoration du 7 octobre, organisée par les familles, limitée à 2 000 personnes
40 000 personnes avaient initialement prévu d'y prendre part ; Herzog a déclaré qu'Israël ne pourra pas guérir totalement tant que les otages resteront à Gaza

Un événement non-officiel organisé à l’occasion du premier anniversaire du pogrom commis par les hommes armés du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, se déroulera finalement en présence d’un public limité qui réunira les familles des victimes, ont déclaré ses organisateurs samedi. A l’origine de ce changement – 40 000 personnes avaient prévu d’assister à la cérémonie – les restrictions qui ont été décidées par le Commandement du Front intérieur de l’armée israélienne qui sont actuellement en place et qui interdisent les importants rassemblements dans le cadre des récents combats contre le Hezbollah.
Cet événement de commémoration, qui a été organisé par les familles, se déroulera au parc Yarkon de Tel Aviv à 19 heures, lundi, et il sera retransmis sur les chaînes de télévision israéliennes et à l’étranger.
Des dizaines de villes en Israël et dans le monde entier organiseront également des projections de la cérémonie.
« La cérémonie devrait être difficile et douloureuse à regarder, et nous demandons au grand public d’obéir aux instructions et de la regarder avec leurs proches au sein des différentes communautés », ont fait savoir les organisateurs dans un communiqué.
Actuellement, le Commandement du Front intérieur de l’armée israélienne limite les rassemblements à 2 000 personnes à Tel Aviv en raison des menaces permanentes d’attaques à la roquette. Les organisateurs avaient indiqué, le mois dernier, que les 40 000 billets gratuits pour l’événement de commémoration avaient été réservés dans les huit heures suivant leur mise à disposition.
Yonatan Shamriz, dont le frère Alon avait été accidentellement tué par les troupes de Tsahal au mois de décembre alors qu’il se trouvait en compagnie de deux autres otages, a présenté ses excuses à ceux qui ont, d’une manière ou d’une autre, aidé à la mise en place de la cérémonie, espérant « des jours meilleurs où tout le monde pourra se réunir, ensemble, en l’absence de toute restriction et de tout clivage ».

L’événement sera co-présidé par Hanoch Daum, écrivain, acteur et comédien et par l’actrice et animatrice de télévision Rotem Sela. Des artistes – et notamment Aviv Gefen, Agam Buhbut, Eden Hasson, Ran Danker, Shlomo Artzi et d’autres – prendront aussi part à la cérémonie.
Par ailleurs, une cérémonie de commémoration préenregistrée et organisée par l’État devrait être diffusée à 21 h 15, le même soir.
Les familles des otages et des autres victimes du 7 octobre ont fait part de leur colère face à la décision prise par le gouvernement de charger la ministre des Transports Miri Regev de la tenue de l’événement.
Dans ce contexte, les membres des communautés issues de la frontière avec Gaza ont accusé le gouvernement d’utiliser la cérémonie officielle pour éviter d’assumer la responsabilité du rôle qu’il a joué dans l’échec à prévenir le massacre terroriste du Hamas, l’accusant également d’avoir abandonné ces mêmes communautés au lendemain du pogrom. Nombre d’entre elles ont annoncé qu’elles ne participeraient pas à la cérémonie de Regev.
La ministre a refusé plusieurs propositions de compromis visant à résoudre le conflit l’opposant aux résidents des localités touchées. Regev a rejeté ces critiques, comparant l’organisation de cérémonies autres que l’événement officiel à un autre événement qui est organisé, chaque année, à l’occasion de Yom HaZikaron et qui regroupe Israéliens et Palestiniens – et qui, selon la droite, met sur le même plan les victimes du terrorisme et les terroristes tués. Cet événement annuel est aussi fustigé par la droite de l’échiquier politique parce que, selon elle, elle met sur le même plan la douleur des Israéliens et celle des Palestiniens.
Nos blessures ne sont pas encore totalement cicatrisées
Le président Isaac Herzog a déclaré samedi que la blessure infligée à Israël par le pogrom du 7 octobre 2023 était encore vive. 101 otages sont toujours aujourd’hui dans les geôles du Hamas, à Gaza, et les citoyens israéliens qui ont été déplacés par les combats ne sont pas encore revenus chez eux.
« Nos blessures ne sont pas encore totalement guéries parce qu’elles sont toujours présentes. Parce que des otages sont toujours torturés, exécutés et qu’ils meurent en captivité », a déclaré le président dans un communiqué qui a été diffusé à l’occasion de l’anniversaire du massacre du 7 octobre.

Il a également dit que l’Iran restait une « menace permanente » pour Israël, alors que la région toute entière attend actuellement la réponse qu’apportera Jérusalem à l’attaque aux missiles balistiques lancée par la république islamique en direction du sol de l’État juif, mardi dernier.
« Nous vivons toujours les conséquences du 7 octobre, et ce de nombreuses manières… Il s’agit de la menace permanente que font peser sur l’État juif l’Iran et ses proxies , ces ennemis aveuglés par la haine et qui sont déterminés à détruire notre seul et unique État-nation juif », a expliqué Herzog.
Ce sera le premier anniversaire, lundi, du pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023. En cette matinée de Shabbat, des milliers de terroristes placés sous la direction du Hamas avaient massacré plus de 1 200 personnes, kidnappant également 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza – la journée la plus meurtrière pour la communauté juive mondiale depuis la Shoah.