La Cour suprême du Canada rejette la demande d’expulsion d’un ancien nazi
Le gouvernement doit décider s’il va tenter pour la quatrième fois de priver Helmut Oberlander de sa citoyenneté
Le gouvernement canadien doit décider s’il va essayer pour la quatrième fois d’expulser un homme de 92 ans qui a avoué avoir été membre d’un escadron de la mort nazi, après que la Cour suprême du pays a refusé d’entendre l’appel d’une décision d’un tribunal inférieur en sa faveur.
La décision de la Cour suprême de la semaine dernière, pour laquelle aucune raison n’a été donnée, comme il est d’usage, augmente les chances de Helmut Oberlander de rester au Canada, alors que l’Etat tente de révoquer sa citoyenneté depuis 15 ans.
Oberlander, un Allemand né en Ukraine, a été membre d’un escadron de la mort nazi, l’Einsatzkommando 10a, dans l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il prétend avoir été un interprète de bas niveau qui a été enrôlé sous la contrainte, qu’il n’a jamais pris part à des massacres et qu’il aurait été abattu s’il avait essayé de s’échapper.
Au sein de l’escadron, il était interprète de 1941 à 1943. Il a ensuite été fantassin dans l’armée allemande.
Oberlander a immigré au Canada en 1954 et en est devenu citoyen en 1960, sans divulguer ses faits d’armes pendant la guerre. Il vivait à Waterloo, Ontario, au sud-ouest de Toronto. Son cas a été rendu public en 1995.
S’appuyant sur le fait qu’Oberlander n’a pas divulgué son dossier sur la Seconde Guerre mondiale, le Cabinet canadien lui a retiré sa citoyenneté trois fois de 2001 à 2012. Les décisions judiciaires ont été annulées à chaque révocation, renvoyant l’affaire au cabinet.
Maintenant que le plus haut tribunal du pays a refusé de juger l’affaire, il revient au gouvernement « d’examiner à nouveau, pour la quatrième fois, s’il faut enlever la citoyenneté d’un homme qui a été impliqué dans la guerre contre sa volonté et qui n’a pas commis de crimes de guerre », a déclaré l’avocate de M. Oberlander, Barbara Jackman, à la Canadian Broadcasting Corp.
Oberlander a « menti au sujet de sa complicité dans ces atrocités et a acquis la citoyenneté canadienne de façon frauduleuse », ont déclaré le Centre de relations juives et israéliennes et les Survivants et Descendants juifs canadiens de l’Holocauste dans une déclaration commune.
« Sur la base de ces faits, il devrait être expulsé sans plus tarder ».