La Cour suprême slovène annule la condamnation d’un collaborateur nazi en 1946
Le tribunal a ordonné de rejuger Leon Rupnik, exécuté pour trahison et dirigeant pantin des nazis en Slovénie ; une décision fortement critiquée par le centre Simon Wiesenthal
JTA — La Cour suprême de Slovénie a annulé la condamnation pour trahison d’un collaborateur nazi qui avait été exécuté en Yougoslavie peu après la Seconde Guerre mondiale.
La semaine dernière, la haute instance de ce pays membre de l’Union européenne, situé à la frontière est de l’Italie, a annulé la condamnation de Leon Rupnik prononcée en 1946, a écrit le directeur du Centre culturel juif de Ljubljana dans un communiqué.
La Cour suprême a ordonné un nouveau procès pour Rupnik, un pantin des nazis en Slovénie.
« Nous avons été choqués et sommes très inquiets de cette décision », a noté le directeur du centre, Robert Waltl.
Le tribunal a statué que le procès de Rupnik organisé par la justice sous des dirigeants communistes de Yougoslavie était injuste.
Rupnik s’en est souvent pris aux Juifs, appelant les Slovènes à « se battre contre eux ».
La police de Rupnik, sous la direction de Lovro Hacin, également condamné et exécuté en 1946 pour crimes de guerre, a organisé l’arrestation et la déportation des Juifs slovènes restants à Ljubljana et aux environs dans les années 1943 et 1944, selon la communauté juive locale.
Le Centre Simon Wiesenthal a protesté contre cette annulation dans une lettre envoyée mardi à l’ambassadeur du pays en Israël.
« Cette décision honteuse constitue une déformation choquante de l’histoire de la Shoah et une insulte effroyable aux nombreuses victimes de Rupnik et à leurs familles », a dénoncé Efraim Zuroff, le directeur Europe de l’Est du centre, à l’ambassadeur Andreja Purkart Martinez.