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La demande d’enquête d’Amir Ohana sur le procureur de l’État rejetée

Matanyahu Englman a dit au ministre de la Justice qu'il n'y avait "aucune raison de s'écarter" des projets actuels de réexamen du travail des procureurs

Le contrôleur de l'Etat Matanyahu Englman lors d'une réunion de la commission des Finances à la Knesset, le 9 décembre 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)
Le contrôleur de l'Etat Matanyahu Englman lors d'une réunion de la commission des Finances à la Knesset, le 9 décembre 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)

Le contrôleur de l’État Matanyahu Englman a rejeté, lundi, la demande soumise par le ministre de la Justice, Amir Ohana, visant à enquêter en profondeur sur le procureur de l’État.

Dans un courrier adressé au ministre, Matanyahu Englman a écrit qu’il n’y avait « aucune raison de s’écarter du plan de travail qui a été déterminé concernant le bureau du procureur de l’État » et que le contrôleur de l’État continuerait son ouvrage, qui comprend notamment un réexamen du travail des procureurs de l’État.

« Les problèmes soulevés seront toutefois apportés à l’attention de la division concernée », a ajouté Matanyahu Englman.

Amir Ohana, un proche de Benjamin Netanyahu, est un critique acerbe du système judiciaire depuis sa nomination à la tête du ministère de la Justice, l’année dernière. Il a fustigé les procureurs pour avoir mis en examen le Premier ministre pour corruption.

Pendant le week-end, il a lancé une attaque cinglante contre le procureur général Avichai Mandelblit et réclamé une enquête sur l’ex-procureur de l’État Shai Nitzan qui avait dirigé les investigations qui ont mené à l’inculpation de Netanyahu.

Le ministre de la Justice par intérim a été en conflit permanent avec Mandelblit depuis qu’il a hérité du portefeuille de la Justice, notamment au sujet de la nomination de Dan Eldad ainsi que concernant l’autorité d’Amir Ohana à désigner de hauts responsables à leurs fonctions en tant que ministre d’un gouvernement transitoire.

Dans un message publié sur Facebook, Amir Ohana a sévèrement attaqué le ministère de la Justice et évoqué une nouvelle fois l’affaire Harpaz, dans laquelle Avichai Mandelblit avait fait l’objet d’une enquête classée sans suite.

Le ministre s’est dit « inquiet » concernant le système judiciaire, disant que « de nombreuses personnes avant moi ont trouvé dans le système une sorte de maladie, un esprit de vengeance, un manque de transparence, une forme de pourrissement ».

« Certains, au sein du système, le reconnaissent, mais il y a une grande peur, un effroi à l’idée de le dire publiquement », a-t-il continué. « Si on sait regarder les choses, on peut constater le déclin sans précédent de la confiance publique dans le bureau des procureurs et à l’égard des conseillers juridiques ».

Amir Ohana doit quitter ses fonctions jeudi. Le nouveau gouvernement prêtera serment ce jour-là, et l’intéressé serait le choix favori de Netanyahu pour le poste de ministre de la Sécurité intérieure, chargé notamment de superviser la police.

Le ministre de la Justice Amir Ohana prononce un discours lors d’un rassemblement électoral du Likud à Or Yehuda, le 13 février 2020. (Gili Yaari/Flash90)

Plusieurs médias en hébreu avaient rapporté, au mois de février, que Netanyahu pourrait bien chercher à limoger Mandelblit – ou tout du moins à le discréditer fortement – au lendemain des élections du 2 mars. Haaretz avait fait savoir que les émissaires du Premier ministre tentaient de trouver des informations compromettantes sur le procureur, et particulièrement dans le cadre du rôle qu’il avait tenu dans l’affaire Harpaz.

Des enregistrements d’entretiens téléphoniques datant de 2010 en lien avec cette affaire avaient réapparu au mois de février, mettant en exergue la position inconfortable d’Avichai Mandelblit dans l’affaire.

Le procureur général Avichai Mandelblit à la conférence annuelle de l’INSS à Tel Aviv, le 28 janvier 2020. (Tomer Neuberg/Flash90)

Dans l’affaire Harpaz, un ancien officier de renseignement de l’armée israélienne proche de Gabi Ashkenazi, alors chef d’état-major de Tsahal, avait produit un faux document censé constituer une stratégie de relations publiques pour la campagne de Yoav Gallant, alors chef du commandement du sud, et qui était en lice pour devenir le prochain numéro un de l’armée.

Le faux document recommandait une campagne de diffamation contre les rivaux de Yoav Gallant, y compris le chef d’état-major adjoint de l’époque, Benny Gantz, nommé par la suite 20e chef d’état-major de Tsahal en 2011 et devenu plus tard le principal rival de Netanyahu au poste de Premier ministre.

Avichai Mandelblit, qui était le procureur militaire le plus haut placé à l’époque, avait été interrogé après lecture de ses droits au mois de juin 2014, alors qu’il ne portait déjà plus l’uniforme et qu’il était devenu secrétaire de cabinet de Netanyahu.

Les enquêteurs avaient présumé qu’il avait pu aider Gabi Ashkenazi et ses assistants à gêner le travail des enquêteurs en leur cachant que ce dernier possédait le document – ou qu’Ashkenazi l’avait diffusé au sein de l’armée et qu’il avait tenté de le faire fuiter dans la presse. Le procureur avait finalement été innocenté, les enquêteurs ayant conclu qu’il ignorait que le chef d’état-major était en possession du document.

Netanyahu avait ensuite désigné Avichai Mandelblit procureur général, une nomination approuvée en janvier 2016.

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