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La directrice du ministère des Affaires sociales brutalement limogée par Deri ?

C'est ce qu'affirme Sigal Moran qui déclare qu'il lui a été signalé qu'elle devait partir immédiatement, sans transition harmonieuse avec son successeur ; le Shas dément

Sigal Moran, directrice-générale du ministère des Affaires sociales, lors d'une rencontre de la commission des Affaires intérieures à la Knesset le 8 novembre 2021. (Crédit :  Yonatan Sindel/Flash90)
Sigal Moran, directrice-générale du ministère des Affaires sociales, lors d'une rencontre de la commission des Affaires intérieures à la Knesset le 8 novembre 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La directrice-générale sortante du ministère des Affaires sociales, Sigal Moran, a raconté lundi qu’il lui avait été demandé de quitter son poste immédiatement, sans assurer le transfert de sa charge avec son successeur – un remplaçant qui n’a d’ailleurs pas encore été nommé – à la demande du ministre de l’Intérieur Aryeh Deri.

Deri est le chef du parti ultra-orthodoxe du Shas dont l’un des membres, Yaakov Margi, a été désigné nouveau ministre des Affaires sociales. Aucun nom n’a encore été avancé pour succéder à Moran.

Si le ministère des Affaires sociales avait annoncé, la veille, que Moran cesserait de travailler au poste de directrice-générale sous les ordres de Margi, il avait indiqué que les deux responsables se rencontreraient de manière à ce que la transition se fasse harmonieusement au sein du ministère et que les dossiers n’en pâtissent pas. Moran aurait initialement souhaité pouvoir rester au sein du ministère où elle avait été installée par l’ancien ministre Meir Cohen, qui a dorénavant rejoint les bancs de l’opposition à la Knesset pour Yesh Atid.

Moran a envoyé un courrier aux personnels du ministère dans la journée de lundi, disant que « à ma grande surprise et à ma grande déception, le ministre vient tout juste de m’informer que Deri demandait que je quitte mon poste immédiatement. J’avoue que je ne m’attendais guère à cela. J’ai l’intention de terminer mon travail de manière appropriée, d’assurer le transfert de mes responsabilités ».

En réponse, un communiqué émis au nom de Deri a démenti cette information, disant simplement : « C’est faux ».

Une source proche du ministère a indiqué au site d’information Ynet, lundi, que le limogeage soudain de Moran était venu en réaction d’hostilité à l’égard du précédent gouvernement. Moran avait rejoint Yesh Atid en 2017 mais elle ne s’était pas présentée aux élections au parlement lors du scrutin de 2019.

« Quelle raison peut ainsi justifier le départ brutal et immédiat d’un poste, avant même qu’un remplaçant ne soit choisi, sans permettre une transition appropriée ? La seule conclusion à en tirer est que ces gens sont animés par l’esprit de vengeance et le désir de nettoyer au plus vite les écuries », a affirmé la source.

Le futur ministre des Affaires sociales Yaacov Margi, à gauche, et le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au ministère des Affaires sociales de Jérusalem, le 1er janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministère des Affaires sociales a fait savoir, en réponse aux informations portant sur le courrier de Moran, que la décision prise de la limoger avait été celle de Margi et de personne d’autre.

« Le ministre rejette complètement les tentatives qui visent à attribuer à sa décision légitime à des considérations sans importance et hors de propos. Le ministre a l’intention de nommer immédiatement l’un des vice-directeurs-généraux du ministère au poste de directeur général de manière à assurer le fonctionnement continu du ministère », a indiqué le communiqué.

La semaine dernière, plus de 500 personnes en situation de handicap et leurs familles avaient envoyé une lettre à Margi en lui demandant de conserver Moran à ses fonctions, avait fait savoir le quotidien Maariv.

Le départ de Moran sans transfert approprié de ses responsabilités est survenu après que certains nouveaux ministres ont fait le choix de ne pas prendre part aux cérémonies traditionnelles de passation de pouvoir avec leurs prédécesseurs – d’autres ont préféré que ces dernières se déroulent à huis-clos. Netanyahu a ainsi rencontré relativement brièvement l’ancien Premier ministre et leader de Yesh Atid, Yair Lapid, préférant s’entretenir avec lui à la Knesset et non à la résidence du Premier ministre comme c’est habituellement le cas. Aucune photo de cette réunion entre les deux hommes n’a été publiée.

Lundi également, des estimations du coût d’un système permettant aux ministres de démissionner de leur siège parlementaire pour le laisser à d’autres députés issus de la liste de leurs partis respectifs ont été présentées devant la Commission de la Constitution, du droit et de la Justice à la Knesset.

Le parti du Likud de Netanyahu propose une loi qui élargirait encore plus le recours à « la Loi Norvégienne ». Elle permettrait dorénavant ainsi à 26 ministres et à leurs adjoints d’être remplacés au sein du parlement.

Des membres du nouveau gouvernement israélien, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, posent pour une photo de groupe à la résidence du président à Jérusalem, le 29 décembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le Centre de recherche et d’information de la Knesset a indiqué à la commission que le coût annuel pour l’État de chaque député était de 1,95 million de shekels. Ainsi, 800 000 shekels sont versés en salaire et 780 000 shekels sont dépensés pour financer jusqu’à trois conseillers parlementaires. 102 000 shekels servent à payer le bureau du député, 112 000 shekels une voiture et 156 000 shekels les frais généraux du législateur.

18 ou 20 législateurs supplémentaires devraient faire leur entrée à la Knesset grâce à la loi Norvégienne, ce qui représente un coût additionnel pour le gouvernement de 35 millions à 39 millions de shekels par an pour un mandat courant sur quatre ans et demi.

Selon la Douzième chaîne, avec l’élargissement de la loi qui a été proposé et qui permettrait à un nombre plus important de ministres de quitter le parlement, le parti du Likud pourrait faire entrer à la Knesset six législateurs supplémentaires pour un coût de 11,7 millions de shekels par an, un financement pris dans les coffres de l’État.

De plus, les accords de coalition ont permis d’établir de nouveaux ministères alors que d’autres portefeuilles ont été divisés – chacune de ces initiatives coûtant environ 6,2 millions de shekels.

Des estimations qui ont été rendues publiques alors que le ministre des Affaires de la Diaspora du Likud, Amichai Chikli, a indiqué lundi qu’il présenterait sa démission en vertu de la Loi Norvégienne. Il sera remplacé par Amit Halevi au parlement.

La loi permet à tous les députés qui sont nommés à un poste au cabinet de quitter temporairement la Knesset, autorisant le candidat dont le nom suit sur la liste électorale de son parti à entrer au parlement à sa place. Actuellement, si ce ministre démissionne ultérieurement du cabinet, il fait son retour automatique à la Knesset.

La ministre des Transports Miri Regev arrive pour une réunion du cabinet au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 3 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Toutefois, lors d’une réunion de faction du Likud qui a eu lieu lundi, la ministre des Transports Miri Regev a proposé de réajuster la loi de manière à ce que les ministres puissent récupérer leur siège – entraînant le départ des députés qui les ont remplacés – sans devoir d’abord démissionner du cabinet. Ce qui laisserait les parlementaires remplaçants à la merci du ministre qui pourrait les renvoyer à leur guise, a noté la chaîne publique Kan.

Le cabinet compte 32 ministres et vice-ministres. Les partisans de la Loi norvégienne estiment que cette dernière permet aux ministres de se concentrer sur leur portefeuille tout en garantissant qu’un nombre élevé de députés pourront s’occuper des affaires parlementaires courantes à la Knesset.

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