La directrice d’une crèche condamnée à 3,5 ans de prison pour mauvais traitements
Luba Kazakevich avait scandalisé le pays après la diffusion d'images de caméras de sécurité la montrant en train d'agresser des enfants dans son jardin d'enfants de Ramat Gan
Une directrice de crèche a été condamnée à 3,5 ans de réclusion mercredi après avoir été reconnue coupable de quatre chefs d’accusation de maltraitance et de 14 chefs d’accusation d’agression sur des enfants en bas âge dont elle avait la charge.
Luba Kazakevich, originaire de Ramat Gan (centre du pays), a en outre été reconnue coupable d’entrave à la justice pour avoir tenté de faire disparaître les images des caméras de videosurveillance du jardin d’enfants sur lesquelles on pouvait voir les abus.
Kazakevich a également été condamnée à 12 mois de probation et devra verser 50 000 shekels d’indemnités.
« Il s’agit de multiples actes qui ont causé de la douleur et de la souffrance, et où l’on a profité de l’incapacité des nourrissons à se défendre », a déclaré la juge Maayan Ben-Ari au tribunal de district de Tel Aviv.
L’affaire avait choqué la nation lorsqu’en novembre 2020, la Douzième chaîne avait diffusé des images de vidéosurveillance de la garderie montrant Kazakevich frappant, poussant et giflant des enfants âgés de quelques mois à trois ans.
Certains des jeunes enfants étaient attachés à des chaises pendant de longues heures.
La police avait immédiatement annoncé l’ouverture d’une enquête, qui a conduit à l’arrestation et à la condamnation de Luba Kazakevich.
Les premiers soupçons sont apparus lorsqu’un enfant a dit à sa mère qu’il avait été frappé par Luba Kazakevich.
Les parents avaient alors exigé de voir les images des caméras de sécurité, mais Mme Kazakevich avait prétendu que le système n’avait pas été actionné. Elle avait également tenté de justifier les blessures diverses subies par les enfants de la garderie.
Lorsqu’elle a été condamnée l’année dernière, les juges ont estimé que Kazakevich avait abusé des enfants à de multiples reprises au cours de longues semaines.
« Ses actions se sont étalées sur plusieurs semaines et cela apparaît dans les vidéos dans lesquelles on voit la prévenue instiller une atmosphère de peur dans le jardin d’enfants, et son mépris pour les enfants. Elle a causé du tort aux enfants sur une période prolongée », a jugé le tribunal.
Israël a connu plusieurs affaires très médiatisées dans lesquelles des employés de garderies privées ont été filmés en train de maltraiter des enfants, suscitant une colère générale et conduisant à des appels à une plus grande surveillance.
La plus célèbre de ces affaires est celle de Carmel Mauda, directrice de la garderie Baby Love à Rosh Haayin, qui a été condamnée l’année dernière à neuf ans et demi de prison. Elle avait été arrêtée après la diffusion de vidéos la montrant, elle et d’autres personnes, en train d’abuser d’enfants âgés de trois mois à peine, ce qui avait provoqué de grandes manifestations. Un incendie criminel a ensuite mis le feu au bâtiment de Rosh Haayin qui abritait la garderie et le domicile de Mauda.
En 2019, une employée de la garderie a été condamnée à 17 ans de prison pour avoir étouffé à mort une fillette de 18 mois dont elle avait la charge.