La famille d’Abu Khdeir réclame la destruction des maisons des terroristes
Pour le ministère de la Défense, il n’y a pas besoin d’agir dans ce cas car le terrorisme juif, peu fréquent, ne nécessite pas de dissuasion

La famille de Muhammed Abu Khdeir, un adolescent de Jérusalem Est qui avait été assassiné par des terroristes juifs en 2014, a déposé mercredi une pétition devant la Haute cour de justice demandant la démolition des maisons des tueurs, a annoncé la Dixième chaîne.
Abu Khdeir a été enlevé et tué à Jérusalem Est le 1er juillet 2014 par trois terroristes juifs. L’autopsie avait montré que l’adolescent de 16 ans avait été brûlé vif.
Le tribunal de Jérusalem a condamné à une peine de prison à vie, plus 20 ans de sûreté, Yosef Ben David, considéré comme le cerveau du groupe qui a assassiné Abu Khdeir. Les deux autres tueurs, tous deux mineurs, ont été condamnés respectivement à la perpétuité et à 21 ans de prison.
La famille Abu Khdeir a cependant demandé que l’Etat démolisse leurs maisons, comme il le fait pour les terroristes palestiniens.

« L’Etat doit agir de la même manière contre les terroristes juifs qu’il le fait avec les Palestiniens. Tout comme les maisons des terroristes palestiniens sont détruites, on devrait procéder de la même manière avec les juifs », a déclaré la famille dans sa plainte.
Le mois dernier, le ministère de la Défense avait déclaré à la famille par écrit qu’il n’y avait pas de nécessité à détruire les maisons des terroristes juifs à ce moment, puisque les attaques sont trop rares pour mettre en place une action de dissuasion.
Selon la lettre officielle consultée par le Times of Israël le mois dernier, le conseiller juridique du ministère a déclaré à la famille Abu Khdeir qu’ « étant donné l’échelle réduite du phénomène de crimes sérieusement dangereux dans la communauté juive, la nécessité de mettre en place cette force [de dissuasion] n’est pas encore venue ».
S’adressant le 16 juin au Times of Israël par téléphone, Hussein, le père d’Abu Khdeir, a contesté la décision du ministère de la Défense.

« J’irai devant la Cour Suprême. Et s’ils ne l’acceptent pas, alors j’irai au tribunal international », a déclaré le père le mois dernier.
« Ce qui est arrivé à Muhammed Abu Khdeir n’est pas quelque chose de banal, il a été brûlé. C’est ce que les nazis ont fait, a continué Hussein Abu Khdeir. Je veux qu’ils fassent exactement comme ils font avec les arabes. Je n’accepterai rien d’autre que la destruction de leurs trois maisons », a-t-il déclaré, faisant référence aux trois meurtriers de son fils.
Jbara, l’avocat de la famille, a répondu au ministère que « nous maintenons que dans la récente période, à la suite de l’augmentation des attaques par des juifs, comme contre Abu Khdeir, comme la maison des Dawabsha [attaquée par une bombe incendiaire en juillet 2014 qui a tué trois membres de la famille], comme l’incendie contre l’école de coexistence, comme l’incident du tir de Hébron, il y a beaucoup de voix, y compris parmi les juifs, qui affirment que cette communauté doit aussi être dissuadée. Et il y a donc bien sûr une nécessité à détruire leurs maisons. »
Le ministère de la Défense, dans sa lettre, a noté que l’assassinat d’Abu Khdeir « a secoué profondément la société israélienne », et que les autorités juridique et de sécurité « travaillent jour et nuit pour localiser les hommes qui ont mené cet acte haineux […] afin de les traduire en justice ».
« Dans les circonstances actuelles, conclut la lettre, l’action appropriée est de s’assurer que justice est faite pour l’assassinat de Muhammed Abu Khdeir, et pas la démolition des maisons des condamnés pour des questions de sécurité. »