La France condamne à son tour la mise en orbite d’un satellite iranien
La Grande-Bretagne et l'Allemagne ont déjà critiqué l'annonce faite le 27 septembre, selon laquelle l'Iran et les CGRI avaient placé en orbite un satellite d'imagerie, Nour-3
La France a emboîté le pas de ses alliés en condamnant jeudi le placement en orbite fin septembre d’un satellite d’imagerie iranien, jugeant qu’il participait aux avancées de la République islamique en matière de missiles balistiques.
Paris a estimé que ce lancement « n’était pas conforme à la résolution 2231 du Conseil de sécurité » de l’ONU qui endossait le JCPOA, l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.
« Du fait de la grande proximité des technologies employées pour les lancements spatiaux et les tirs balistiques, ce lancement participe directement aux progrès déjà préoccupants de l’Iran dans son programme de missiles balistiques », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le 27 septembre, l’Iran avait annoncé que les Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), son armée idéologique, avaient placé en orbite un satellite d’imagerie, Nour-3, à 450 km au-dessus de la Terre. Ce lancement est « un précieux succès », avait déclaré le chef des CGRI, le général Hossein Salami, estimant que les images obtenues permettraient de « compléter les besoins de renseignements des Gardiens ».
Pour la France, « cette activité s’inscrit (…) dans un contexte d’escalade nucléaire depuis plusieurs années, dont font état les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique » (AIEA).
Le Quai d’Orsay « souligne une nouvelle fois à quel point le programme balistique iranien demeure une source de préoccupation pour la communauté internationale » et appelle Téhéran « à mettre un terme à ses activités balistiques déstabilisatrices ».
L’Iran maintient que ses activités aérospatiales sont pacifiques. Mais les gouvernements occidentaux craignent que ses systèmes de lancement de satellites intègrent des technologies interchangeables avec celles utilisées dans les missiles balistiques capables de porter une ogive nucléaire.
La Grande-Bretagne et l’Allemagne avaient déjà vivement critiqué cette annonce.
Depuis des années, l’Iran dément chercher à se doter de l’arme nucléaire. Le pays est soumis à des sanctions américaines depuis le retrait de Washington en 2018 du JCPOA, l’accord entre Téhéran et les grandes puissances visant à limiter le programme nucléaire iranien.