La France « n’oubliera pas » le génocide arménien
Le président François Hollande attend "d'autres mots" de la Turquie et dénonce "la barbarie des terroristes de Daesh"
Le président français François Hollande a estimé vendredi que la Turquie avait prononcé des « mots importants » sur le génocide arménien mais souligné que « d’autres sont encore attendus », Ankara se refusant toujours à reconnaître ce génocide que la France, elle, « n’oubliera pas ».
« Il y a en Turquie des mots, et des mots importants, qui ont déjà été prononcés mais d’autres sont encore attendus pour que le partage du chagrin puisse devenir le partage d’un destin », a-t-il déclaré lors des cérémonies marquant le centenaire du déclenchement des massacres d’Arméniens.
En janvier 2014, le président turc Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait fait un geste inattendu, présentant les condoléances de son pays « aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915 ». Mais l’Arménie avait rejeté ces condoléances, réclamant reconnaissance du génocide et « repentir ».
« Je m’incline devant la mémoire des victimes et je viens dire à mes amis arméniens que nous n’oublierons jamais les tragédies que votre peuple a traversées », a commencé à dire le président français après avoir déposé une fleur au Mémorial des victimes du génocide arménien, à Erevan.
François Hollande a dénoncé aussi « une entreprise méthodique et systématique d’éradication à l’œuvre » au Proche et au Moyen-Orient.
« Les musulmans sont par leur nombre les premières victimes mais c’est toute la mosaïque de peuples, de religions, de cette région qui est devenue une cible », a-t-il poursuivi, évoquant notamment les Chrétiens d’Orient et fustigent « la barbarie des terroristes de Daech », l’acronyme arabe de l’organisation Etat islamique.
« Le danger, c’est toujours la disparition des minorités et c’est pourquoi il était important d’être ici à Erevan pour appeler à la défense de toutes les minorités et notamment des Chrétiens d’Orient », a-t-il souligné.
La Turquie a toujours refusé d’admettre toute élimination planifiée des Arméniens en 1915, évoquant la mort d’environ 500 000 d’entre eux alors qu’Erevan chiffre le nombre des victimes à 1,5 million.