La guerre de Daniel Tragerman
Tout ce que nous voulons est un refuge sûr – ce à quoi le merveilleux petit garçon n’a pas eu le droit
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).
Le Hamas a donc obtenu sa victoire. Il doit être tellement fier. Daniel Tragerman, âgé de 4 ans – adorable, innocent, un petit ange fan du footballeur Lionel Messi et du combattant contre le crime Spider-Man ; trop jeune pour traverser la rue tout seul, mais assez « âgé » pour savoir comment se précipiter dans l’abri de sa maison dans le kibbutz Nahal Oz.
Seulement vendredi, avec trois secondes entre l’alerte et l’obus de mortier qui lui a été fatal, le petit Daniel n’a pas survécu.
Daniel Tragerman est devenu, sans le vouloir, le symbole d’une guerre qui dure maintenant depuis 49 jours – une moisson de haine et de carnage pour laquelle nous remercions le Hamas.
Sa mère, qui a le cœur brisé a déclaré, alors qu’elle s’accrochait au cercueil de son enfant aux funérailles dimanche, que Daniel avait « une discipline de fer » en ce qui concernait les sirènes d’alerte. Il était ferme et mûr sur la nécessité de se mettre à l’abri.
Car il savait que sa petite famille aimante – ses parents Gila et Doron, sa jeune sœur Yuval et son petit frère Uri – serait seulement en sécurité une fois qu’ils auraient atteint la pièce renforcée.
Il y a aussi une symbolique là aussi – une nation récréée trop tard pour servir de refuge aux Juifs d’Europe, et intransigeant sur le fait qu’elle souhaite garantir un refuge sûr aux générations suivantes. Au bout du compte, c’est tout ce que nous voulons ici : un refuge sûr. La paix et la sécurité pour notre patrie nationale et historique, aux côtés, et non pas en dépit, des Arabes qui nous entourent.
C’est tout ce que nous voulons. C’est tout ce dont le petit Daniel n’a pas eu le droit. « Nous étions la famille la plus heureuse du monde », raconte Gila Tragerman, jusqu’à vendredi.
Le Hamas a sa victoire et jubile du fait que les Israéliens aient abandonné temporairement les kibbutzim et les moshavim près des frontières troubles avec l’Etat terroriste de Gaza. Israël a arrêté ou évité des milliers de ses roquettes lancées ; Israël a détruit la plupart de ses tunnels terroristes, donc maintenant ils se battent avec des roquettes et des obus de mortier de courte portée – tout et n’importe quoi, pour notre destruction.
Ne doutons pas un seul instant de l’idéologie de la destruction du Hamas, ou du cynisme diabolique avec lequel il poursuit ce but. Ne nous laissons pas avoir par la déclaration du leader « politique » du Hamas Khaled Meshaal qui a affirmé qu’il ne tuerait que les soldats israéliens et les résidents d’implantations s’ils avaient des armes plus précises.
Cette affirmation nous vient, ne l’oublions pas, d’une organisation qui a engagé une guerre avec des commandos-suicides contre les civils israéliens sur tout le territoire pendant des années à l’aube du millénaire.
La déclaration sans charme et ridicule de Meshaal mise à part, le Hamas considère que tous les Israéliens sont des « colons » sur une terre occupée. La guerre du Hamas contre Israël « n’a pas pour but la réouverture des passages frontaliers », a rappelé le porte-parole Sami Abu Zuhri à la foule jubilatoire à une manifestation à Gaza la semaine dernière.
Son but est, plutôt, « la libération de Jérusalem… la résistance contre la profanation continuelle de notre terre par les occupants » – en d’autres termes, l’élimination d’Israël.
Que personne n’oublie, non plus, que le Hamas a tué son propre peuple palestinien au moment où il a pris le pouvoir à Gaza, il y a sept ans. Il a aussi comploté pour évincer violemment le leader des Palestiniens Mahmoud Abbas en Cisjordanie il y a quelque mois, alors même qu’il signait solennellement le pacte d’union avec Abbas. Il a aussi tué ses propres membres lors d’une exécution publique choquante, il y a quelques jours.
Cela vaut le coup de le rappeler lorsque les défenseurs du Hamas tournent en dérision le chagrin d’Israël pour la mort d’un seul enfant de quatre ans et nous rappelle le bilan des morts de Gaza. Beaucoup, beaucoup d’enfants meurent effectivement à Gaza. Par centaines et centaines. C’est horrifiant. Et on pouvait les éviter.
Ils meurent parce que le Hamas essaie de détruire Israël, parce qu’il a pris le pouvoir à Gaza (avec un grand soutien de Gaza) et a construit une machine de guerre dans les quartiers de Gaza, parce qu’il tire et tire et tire encore sur Israël, et parce qu’il s’attend à deux résultats : une réponse militaire israélienne, qui vise à mettre un terme à ses attaques, qui amène la guerre et la destruction à Gaza et l’ire mondiale sur Israël ; ou aucune réponse militaire, permettant au Hamas de continuer ses agressions en toute impunité. Une situation gagnante pour le Hamas. Une situation perdante pour tous les autres.
La mort de Daniel Tragerman, cette petite vie pure qui s’est éteinte à cause du mal à l’état pur, met en exergue ce contre quoi on se bat, et ce à quoi on aspire. Comme nous l’avons fait en 1948, comme l’affirme notre Déclaration d’Indépendance : « Nous tendons la main à tous pays voisins et à leurs peuples et nous leur offrons la paix et des relations de bon voisinage ; nous les invitons à coopérer avec le peuple juif rétabli dans sa souveraineté nationale ». Ces mots s’adressent aussi à Abbas, le leader palestinien, qui préparerait sa dernière stratégie pour imposer ses demandes afin d’obtenir le statut d’Etat palestinien.
Si Abbas comptait mettre un terme à son partenariat obscène avec le Hamas, condamner le Hamas pour la machine de meurtre vicieuse qu’il est, et s’impliquer pour diriger son peuple amer – endoctriné et empoisonné par des décennies d’arguments fallacieux – et reconnaître la légitimité de la nation juive, il n’aurait pas à se prêter à ce jeu d’extorsion diplomatique.
« Nous avons toujours dit que tu serais le leader le plus jeune du monde, qui amènerait la paix », a déclaré Gila Tragerman à travers ses larmes aux funérailles de Daniel dimanche. « Donc, si cela n’arrive pas [tant que tu étais] en vie, nous espérons [que cela arrivera par] ta mort ».
Quiconque avec un cœur pourrait-il refuser cette victoire à Daniel ?