La Haute Cour interdit à la police de bannir les affiches anti-guerre d’enfants tués à Gaza
Saisie par l'ACRI et Standing Together, la Cour suprême a annulé la décision de la police d’empêcher une manifestation à Akko en raison de visuels jugés trop sensibles
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

La Haute Cour de justice a statué jeudi que la police ne pouvait pas interdire l’usage d’affiches ni d’autres formes d’expression lors de manifestations, et que la marche anti-guerre prévue vendredi après-midi à Akko devait être autorisée.
La police avait initialement interdit cette manifestation après avoir appris que les participants prévoyaient de brandir des affiches montrant des enfants palestiniens tués dans le conflit en cours dans la bande de Gaza, invoquant un risque « d’incitation nationaliste ». En réponse, l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI) et l’organisation Standing Together (ST) ont déposé une requête en urgence contre cette décision jeudi soir.
Dans son jugement, la Haute Cour s’est appuyée sur des précédents judiciaires, des déclarations du commissaire de police et des instructions de la procureure générale, soulignant que la police n’a pas l’autorité de restreindre ainsi la liberté d’expression dans le cadre de manifestations.
Dans leur requête, l’ACRI et ST ont demandé à la Haute Cour d’ordonner à la police d’autoriser la manifestation à se tenir vendredi à Akko, après l’annulation du permis initial.
Selon les deux organisations, un officier du commissariat d’Akko aurait appelé l’un des militants pour l’informer que le fait de brandir de telles affiches serait considéré comme une « incitation nationaliste », que la manifestation ne serait pas autorisée, et que toute personne tenant ces affiches serait arrêtée.
La requête demandait également à la police de garantir que la manifestation prévue ce vendredi ne serait pas perturbée et que les participants bénéficieraient d’une protection adéquate.
« Une manifestation silencieuse était prévue demain à Akko, appelant à la fin de la guerre, au retour des otages et à la mémoire des enfants tués à Gaza », a déclaré ST.
« Les participants comptaient tenir des photos d’enfants, sans discours ni slogans. Il s’agissait d’un rassemblement calme, concentré et respectueux », a poursuivi l’organisation, ajoutant que l’interdiction était « une mesure sévère visant à nous réduire au silence et à empêcher une manifestation légitime ».
« La police abuse régulièrement de son pouvoir discrétionnaire pour réprimer politiquement les manifestations, alors même que les tribunaux et le conseiller juridique de la police ont clairement indiqué que cette pratique est illégale », a déclaré Sivan Tahel, directeur du département de la liberté d’expression à l’ACRI.