La Hongrie dit s’opposer à une enquête de la CPI concernant Israël
Soutenant l'Etat juif, le ministre des Affaires étrangères hongrois affirme que l'argument avancé par Jérusalem de la non-compétence de la Cour pénale internationale est "justifié"
La Hongrie a fait part de son appui à Israël contre la décision prise par la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés qui auraient été commis par l’Etat juif, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans la journée de samedi tout en faisant part de « son soutien politique continu » à Jérusalem.
La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a annoncé le mois dernier qu’à l’issue d’une enquête préliminaire de cinq ans, elle avait conclu qu’il y avait « une base raisonnable pour initier une enquête sur la situation en Palestine ».
Des éléments indiquent que l’armée israélienne, le groupe terroriste du Hamas et d’autres ont pu se rendre coupables de crimes de guerre, a-t-elle établi.
Israël a dénoncé cette décision et mis en doute la compétence de la cour dans ce dossier. Suite à l’annonce faite par Bensouda, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a envoyé des courriers à plusieurs dirigeants de pays considérés comme amicaux en cherchant des soutiens au positionnement de l’Etat juif.
« Nous pensons que votre positionnement concernant le manque de compétence de la Cour pénale internationale dans le dossier donné est justifié », a écrit le ministre hongrois des Affaires étrangères dans une missive destinée à son homologue israélien, Israel Katz.
« Le gouvernement hongrois a toujours apprécié les principes et les valeurs de la souveraineté nationale », a-t-il noté, ajoutant que « nous avons eu plusieurs désaccords légaux et politiques sur les compétences des institutions européennes ou dans le cadre des Nations unies ».
Szijjarto a clamé que Budapest « a systématiquement combattu les campagnes ayant pour objectif de donner une image négative de l’Etat d’Israël au sein de différentes institutions internationales, comme à l’ONU ou dans les instances de l’Union européenne ».
Il a promis « un soutien continu à Israël dans les affaires d’intérêt mutuel » et a garanti « notre amitié et notre coopération continues dans les dossiers importants pour votre pays ».
Katz a salué cette déclaration, disant qu’elle correspondait « à la justice et au droit, ainsi qu’aux relations excellentes entre nos deux pays ».
Le mois dernier, c’est l’Australie qui a rejeté l’enquête de la CPI, estimant que le problème devait être résolu par les Israéliens et les Palestiniens à la table des négociations.
Le ministère allemand des Affaires étrangères, plus nuancé, a indiqué avoir pleinement confiance dans la cour et avoir la certitude que les juges prendraient en charge « les questions relatives à l’admissibilité » tout en mettant en garde contre la politisation.
L’Allemagne est généralement considérée comme un soutien fervent de la Cour, entraînant la surprise, à Jérusalem, que le pays ait mis en garde contre une politisation possible.
Dans son communiqué, Bensouda a reconnu que la Cour pénale internationale pourrait ne pas être compétente dans le dossier et a demandé à la chambre chargée de l’avant-procès d’étudier la question dans les 120 jours.
Israël a rejeté avec véhémence cette déclaration, clamant que le tribunal n’a clairement aucune compétence dans ce dossier dans la mesure où aucun Etat palestinien n’a le mandat nécessaire pour transférer la compétence pénale sur son territoire à La Haye.
Netanyahu est allé jusqu’à qualifier les propos de Bensouda « d’antisémitisme pur » suite à des commentaires sur une enquête qui serait réalisée sur les constructions d’implantations juives. Il a promis de lutter en faveur de la bonne réputation d’Israël.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a pour sa part émis un communiqué, vendredi, affirmant que son administration restait « fermement » opposée à l’enquête présumée de la CPI, affirmant qu’elle incarnait une attaque injuste menée à l’encontre de l’Etat juif.
« Comme nous l’avons établi clairement lorsque les Palestiniens ont voulu rejoindre le statut de Rome, nous ne pensons pas que les Palestiniens se qualifient en tant qu’Etat souverain. Ils ne sont donc pas qualifiés pour obtenir un statut de membre à part entière ou pour participer en tant qu’Etat à des organisations, entités ou conférences internationales, notamment la CPI », a dit Pompeo.
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