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La Jordanie déjoue un plan de sabotage mené par l’Iran dans le Royaume – sources

Des armes auraient été envoyées par des milices soutenues par l'Iran en Syrie à une cellule des Frères musulmans dans le royaume liée au Hamas

Des manifestants à Amman, capitale de la Jordanie, arborent des drapeaux des Frères musulmans alors qu'ils se rassemblent pour soutenir les Palestiniens dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas, le 27 janvier 2023. (Crédit : Khalil Mazraawi/AFP)
Des manifestants à Amman, capitale de la Jordanie, arborent des drapeaux des Frères musulmans alors qu'ils se rassemblent pour soutenir les Palestiniens dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas, le 27 janvier 2023. (Crédit : Khalil Mazraawi/AFP)

La Jordanie a déjoué un complot iranien présumé visant à faire entrer clandestinement des armes dans le royaume hachémite afin d’aider les opposants à la monarchie au pouvoir, alignée sur les États-Unis, à mener des actes de sabotage, selon deux sources jordaniennes au fait de l’affaire.

Les armes auraient été envoyées par des milices soutenues par l’Iran en Syrie à une cellule des Frères musulmans en Jordanie ayant des liens avec la branche armée du groupe terroriste palestinien du Hamas, les brigades Ezzdine Al-Qassam, ont indiqué les sources à Reuters.

La cache a été saisie lors de l’arrestation, fin mars, des membres de la cellule, des Jordaniens d’origine palestinienne.

Israël, soutenu par les États-Unis, est en guerre à Gaza contre le Hamas, qui fait partie de « l’axe de la résistance » de l’Iran, un réseau de groupes terroristes mandataires qui s’est constitué au fil des ans pour s’opposer à Israël.

Les deux sources jordaniennes, qui ont requis l’anonymat pour discuter de questions de sécurité, ont refusé de préciser quels actes de sabotage auraient été planifiés, citant les enquêtes en cours et les opérations secrètes.

Elles ont déclaré que l’objectif du complot était de déstabiliser la Jordanie, un pays qui pourrait devenir un des points de tensions régionaux de la crise de Gaza, car il accueille une base militaire américaine et partage des frontières avec Israël, ainsi qu’avec la Syrie et l’Irak, qui abritent tous deux des milices soutenues par l’Iran.

Les sources n’ont pas précisé quelles armes avaient été saisies lors du raid de mars, mais elles ont indiqué que ces derniers mois, les services de sécurité avaient déjoué de nombreuses tentatives de l’Iran et de ses alliés d’introduire clandestinement des armes, notamment des mines Claymore, des explosifs C4 et Semtex, des fusils Kalachnikov et des roquettes Katyusha de 107 mm.

Selon les sources jordaniennes, la plupart des armes introduites clandestinement dans le pays étaient destinées à la Cisjordanie voisine. Certaines armes, dont celles saisies en mars, étaient toutefois destinées à être utilisées en Jordanie par la cellule des Frères, alliée aux terroristes du Hamas, ont-elles précisé.

Les autorités jordaniennes seraient convaincues que l’Iran et les groupes terroristes qui lui sont alliés, tels que le Hamas et le Hezbollah chiite libanais, tentent de recruter de nouveaux membres des Frères musulmans radicaux dans le royaume pour les rallier à leur cause anti-Israël et anti-américaine, afin d’étendre le réseau régional des forces alliées à Téhéran.

Un haut représentant jordanien des Frères musulmans a confirmé que certains de leurs membres avaient été arrêtés en mars en possession d’armes, mais il a précisé que leurs actions n’avaient pas été sanctionnées par le groupe et qu’il les soupçonnait de faire de la contrebande d’armes vers la Cisjordanie plutôt que de planifier des actes en Jordanie.

« Les Frères [musulmans] et les autorités sont en contact. Ces dernières savent que si des actes sont commis, ce n’est pas le mouvement, mais seulement certains individus, et non la politique du mouvement », a précisé le représentant, qui a demandé à ne pas être nommé en raison de la nature sensible de l’affaire.

Un autre haut responsable des Frères musulmans, qui a également requis l’anonymat, a indiqué à Reuters que les membres de la cellule arrêtés avaient été recrutés par le chef du Hamas, Saleh al-Arouri, qui dirigeait les opérations du groupe palestinien en Cisjordanie depuis son exil au Liban. Al-Arouri a été tué par une frappe de drone à Beyrouth en janvier, dans une attaque largement attribuée à Israël.

La Jordanie a indiqué avoir déjoué au cours de l’année écoulée de nombreuses tentatives d’infiltration de milices pro-iraniennes en Syrie, qui auraient franchi ses frontières avec des lance-roquettes et des explosifs, ajoutant que certaines de ces armes avaient réussi à passer sans être repérées. L’Iran nie être derrière ces tentatives.

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