La justice abandonne les inculpations des Israéliens accusés d’être entrés à Homesh
Les mises en examen du chef de la yeshiva de l'avant-poste illégal et de plusieurs autres ont été annulées suite à l'abrogation partielle de la loi sur le Désengagement de 2005
A la demande des procureurs, un tribunal a abandonné les mises en examen prononcées contre plusieurs Israéliens qui étaient accusés d’être entrés dans un avant-poste illégal de Cisjordanie, un abandon motivé par l’abrogation partielle de la loi sur le désengagement.
Une nouvelle législation a abrogé les clauses de la Loi sur le désengagement qui interdisaient aux Israéliens de se rendre dans la zone où se trouvaient les avant-postes illégaux de Homesh, Ganim, Kadim et Sa-Nur, ouvrant ainsi la voie au retour des résidents d’implantations. Ces quatre communautés avaient été les seules « implantations » de Cisjordanie à avoir été démantelées lors du désengagement de Gaza, il y a près de 18 ans.
Le rabbin Elishama Cohen, qui dirige une yeshiva illégale à Homesh, avait été mis en examen avec d’autres enseignants et étudiants du séminaire religieux pour avoir enfreint la loi sur le Désengagement, adoptée en 2005.
Mais la Knesset a donc abrogé une partie de cette législation au mois de mars dans le cadre des initiatives prises pour légaliser l’avant-poste de Homesh. Récupérer Homesh est devenu une cause importante pour les partisans du mouvement pro-implantation, qui jouent depuis des années au chat et à la souris avec l’armée israélienne, reconstruisant, démolition après démolition, la yeshiva illégale qui se trouve dans l’avant-poste ainsi certains quartiers de vie installés sur la colline.
La nouvelle loi – qui met un terme à l’interdiction, pour les Israéliens, d’entrer et de s’installer dans ces secteurs sans autorisation préalable – ne concerne que la zone environnant Homesh et les trois autres implantations.
Au vu de ce changement, la Cour des magistrats de Petah Tikva a ordonné la fermeture des dossiers contre Cohen et les autres prévenus.
Une décision qui a été saluée par l’avocat Moshe Polski, qui appartient au groupe d’aide juridique d’extrême-droite Honenu et qui représentait les accusés.
« En plus de la joie que nous ressentons avec l’annulation de la Loi sur le Désengagement, nous nous attendons encore à ce que la yeshiva soit bientôt approuvée », a commenté Shmuel Wendy, l’un des autres responsables du séminaire religieux.
L’abandon des mises en examen a été aussi salué par Yossi Dagan, membre du parti du Likud à la tête du Conseil régional de Samarie où se situent Homesh et les autres implantations qui avaient été évacuées.
« Il faut dire avant tout que les étudiants de la yeshiva de Homesh n’auraient jamais dû être mis en examen », a-t-il estimé.
« Nous continuerons à agir et nous ne garderons pas le silence avant que Homesh et Sa-Nur ne deviennent des implantations permanentes », a-t-il ajouté, se référant à une autre communauté qui avait été démantelée.
Le groupe de veille des implantations Yesh Din a, de son côté, fustigé la décision prise par le tribunal, disant qu’elle « transmet le message clair que l’État d’Israël encourage le vol et le bannissement des Palestiniens ».
Homesh et les autres villes détruites sont devenues un symbole d’injustice pour les partisans du mouvement pro-implantation, d’une injustice qu’ils cherchent aujourd’hui à corriger.
L’abrogation partielle de la Loi sur le Désengagement, le mois dernier, avait été très critiquée par les États-Unis qui avaient pris dans la foulée l’initiative rare de convoquer l’ambassadeur israélien, Mike Herzog, pour des clarifications.
De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait émis un communiqué un peu plus tard qui affirmait que la nouvelle loi venait symboliquement corriger une injustice historique, soulignant que son gouvernement de la droite dure ne construirait pas de nouvelle implantation dans le nord de la Cisjordanie. Il est difficile de dire si ce terme de « nouvelle implantation » englobait Homesh ou les trois communautés évacuées en 2005.