Israël en guerre - Jour 568

Rechercher

La Knesset adopte le budget de l’État pour 2025

Le vote a eu lieu avant l'échéance du 31 mars - une date-butoir qui aurait entraîné la chute du gouvernement si le budget n'avait pas été approuvé et ancré dans la loi à cette date

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, et le ministre des Finances Bezalel Smotrich en séance plénière de la Knesset avant le vote final sur le budget de l'État 2025, le 25 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, et le ministre des Finances Bezalel Smotrich en séance plénière de la Knesset avant le vote final sur le budget de l'État 2025, le 25 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le budget de l’État 2025 – un budget (très) controversé à hauteur de 756 milliards de shekels – a été adopté mardi en troisième et dernière lecture par 66 voix contre 52 en séance plénière de la Knesset.

Un vote qui a eu lieu avant l’échéance du 31 mars – une date-butoir qui aurait entraîné la chute du gouvernement si le budget n’avait pas été approuvé et ancré dans la loi à cette date.

Des députés de l’opposition se sont levés et ont brandi des pancartes portant le chiffre 59, en référence au nombre d’otages israéliens toujours détenus à Gaza, alors que la Knesset votait des réserves au budget de l’État.

À l’extérieur du Parlement, la police a arrêté six participants d’une manifestation anti-gouvernement, qui bloquaient les routes près des bâtiments gouvernementaux. Ils ont été traînés hors du trottoir par des policiers.

À ce moment-là, le président de la Knesset Amir Ohana (Likud) a demandé à ce qu’ils soient poursuivis. « Ce matin, il y a eu des tentatives violentes de bloquer le processus démocratique à la Knesset et de ne pas permettre aux membres de la Knesset d’entrer dans la Knesset pour voter », a-t-il déclaré en séance plénière.

« J’appelle les autorités chargées du respect de la loi à traduire les auteurs en justice et à ne pas se contenter d’arrestations et de remorquages de véhicules, mais plutôt à engager des poursuites judiciaires. La liberté d’expression existe dans l’État d’Israël, mais personne n’est libre de bloquer par la force le processus démocratique à la Knesset. Ce n’est pas dans les règles du jeu », a-t-il dit.

En réponse, le chef des Démocrates, Yair Golan, a écrit sur le réseau social X que si le politicien du Likud « cherche à arrêter et à poursuivre ceux qui nuisent au processus démocratique, qu’il se regarde donc dans le miroir ».

« Ce ne sont pas les protestataires en faveur de l’État de droit qui portent atteinte à la démocratie, mais c’est ce gouvernement qui pille le trésor public et qui transfère les fonds du budget uniquement aux fraudeurs, aux corrompus et aux loyalistes », a-t-il écrit.

« La démocratie, ce n’est pas prendre le pouvoir par la force. La démocratie, ce n’est pas transformer le budget en outil placé entre les mains d’un groupe envieux et déconnecté. La démocratie, c’est le sens de la responsabilité, c’est l’égalité et le respect de la vie humaine », a-t-il continué, affirmant que « ce gouvernement a perdu son mandat il y a déjà bien longtemps ».

« Si Amir Ohana s’inquiète également du processus démocratique, qu’il démissionne. Qu’il rende le mandat au peuple [qui choisira] ses dirigeants et un meilleur avenir », a-t-il conclu.

Le président de la Knesset, Amir Ohana, assiste à une séance plénière sur la nomination d’Israël Katz au poste de ministre de la Défense et de Gideon Saar au poste de ministre des Affaires étrangères à la Knesset à Jérusalem, le 7 novembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

S’adressant à la Knesset en séance plénière avant le vote final, le ministre des Finances Bezalel Smotrich avait salué la législation comme étant « responsable et équilibrée », en assurant aux législateurs qu’elle « soutiendra la croissance et permettra à l’économie israélienne de maintenir sa force et de continuer à prospérer ».

« Il s’agit d’un budget de guerre. Et avec l’aide de Dieu, ce sera aussi le budget de la victoire », a-t-il déclaré, en faisant valoir que le gouvernement « est parvenu à ce budget grâce à un grand sens de la mission et de la responsabilité » et « avec le soutien de la société israélienne ».

Contrairement au chef de l’opposition Yair Lapid, qui a cité l’histoire d’un homme ayant perdu son frère et à qui l’on a dit qu’il devrait renoncer à une aide gouvernementale pour un soutien psychologique s’il voulait participer à un atelier de jardinage, Smotrich a évoqué l’histoire de plusieurs réservistes et familles déplacées qui ont reçu des dizaines de milliers de shekels du gouvernement pour les aider à traverser cette période difficile.

« Le budget à venir – le budget de guerre et des réservistes – a tout ce qu’il faut pour gagner sur le front et sur le front intérieur », y compris des milliards de shekels de financement supplémentaire pour l’établissement de la défense, des subventions pour les réservistes de l’armée israélienne et leurs familles, des subventions pour les entreprises touchées par la guerre et « le financement des camps d’été et des jours de congé pour les familles », a insisté Smotrich.

« Ce budget est l’histoire du bel Israël. Israël qui mobilise toutes ses forces – et qui, malheureusement, a également dû payer de ses meilleurs fils et filles – pour la sécurité du pays. Et nous sommes là pour les soutenir, les aider et les chérir. »

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid s’exprimant lors d’un débat sur les « 40 signatures » dans le plénum de la Knesset, à Jérusalem, le 24 juin 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

De son côté, l’opposition a dénoncé avec vigueur ce budget, qualifié de « déconnecté ».

Le chef de l’opposition et ancien ministre des Finances Lapid a déclaré que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu méprisait la classe moyenne, réitérant son affirmation selon laquelle le projet de loi de finances constituait « le plus grand vol de l’histoire du pays ».

« Vos dirigeants sont des fripons et des acolytes de voleurs, tous avides de présents et gourmands de cadeaux », a déclaré Lapid, paraphrasant un verset du livre d’Isaïe. Le reste du verset poursuit en disant que ces dirigeants « ne jugent pas le cas de l’orphelin, et la cause de la veuve ne les atteint jamais ».

Le gouvernement, a-t-il poursuivi, « vole l’argent et l’avenir de la classe moyenne israélienne, la population productive, qui travaille, paie des impôts, s’enrôle dans l’armée, dont les enfants s’enrôlent dans l’armée ».

« Dans un pays normal, en temps de guerre, en période de crise économique, le gouvernement n’a pas deux ministres à l’Éducation, deux ministres aux Finances, deux ministres à la Défense », a-t-il poursuivi.

« Un budget normal ne prend pas 1,3 milliard de shekels en allocations de convalescence aux travailleurs, y compris ceux qui gagnent le salaire minimum, y compris ceux qui ont effectué 200 jours de service de réserve cette année, pour les transférer directement dans les poches de ceux qui ne travaillent pas et ne s’enrôlent pas », s’est insurgé Lapid en référence aux Haredim.

« Un budget normal, en temps de guerre, n’ajoute pas 5 milliards de shekels supplémentaires de fonds de la coalition aux 8 milliards que vous avez transférés l’année dernière. Parce que des gens sont tués et blessés ici parce que la classe moyenne s’effondre parce que vous avez perdu toute honte. »

Lapid a insisté sur le fait que « le gouvernement ne se soucie pas » des citoyens, mais « méprise vos valeurs, dénigre ouvertement vos efforts, ne travaille pas pour vous, se contente de profiter de vous ».

« Ce dont la classe moyenne israélienne a besoin, c’est d’un gouvernement qui travaille pour elle », a-t-il conclu, appelant les législateurs « à voter contre ce budget terrible ».

« Tous les prix ont augmenté. La TVA a augmenté, les cotisations aux caisses d’assurance-santé ont augmenté, les taxes sur l’eau, sur l’électricité et sur la propriété ont augmenté – tout est en hausse… mais pas un seul centime n’a été prélevé sur les fonds de la coalition », a regretté Avigdor Liberman, le chef d’Yisrael Beytenu et ancien ministre des Finances.

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, le député Benny Gantz, dirige une réunion de faction à la Knesset, le 24 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le budget de l’État pour 2025 est un « symbole de la déconnexion et de l’impudeur » de la coalition au pouvoir, a déclaré le chef du HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, lors de la séance plénière de la Knesset, avant le vote final sur la législation controversée.

Alors que le gouvernement estime que l’adoption du budget assurera sa survie jusqu’aux prochaines élections de 2026, son « arrogance » et son sectorialisme ne feront qu’alimenter le mécontentement du public, a-t-il déclaré, arguant que la législation laisse pour compte les réservistes, les familles d’otages, les habitants du nord et les « jeunes familles qui paient plus de TVA et dont les enfants recevront une éducation de moins bonne qualité ».

« Ce budget aura des répercussions sur tous les citoyens d’Israël tout au long de l’année, et c’est vous qui finirez par en payer le prix. Votre arrogance, votre suffisance et votre détachement vous reviendront avec intérêt », a-t-il mis en garde.

« Outre les priorités tordues et sectorielles et le manque d’équité nationale dans le budget, il y a ici un raté historique. Un budget sans moteurs de croissance, sans incitations au changement social, sans vision et sans tirer parti des formidables réalisations de l’establishment de la défense pendant la guerre », a poursuivi Gantz.

Au lieu d’apporter « les changements nécessaires pour les décennies à venir, vous coupez l’herbe sous le pied de l’économie israélienne » en ne jetant pas les bases du développement futur du Néguev occidental et de la croissance de l’industrie de défense nationale.

« Mais la société israélienne est forte, l’État d’Israël est fort, la base économique d’Israël est forte, le peuple d’Israël est plus fort que jamais – et nous allons y remédier. Membres de la coalition, cela ne prendra pas autant de temps que vous ne le pensez », a affirmé Gantz.

S’adressant à la Knesset en amont des votes finaux sur de nombreux amendements de l’opposition concernant le budget de l’État 2025, le président de la commission des Finances de la Knesset, Moshe Gafni (Yahadout HaTorah), s’était lui insurgé contre ce qu’il a qualifié « d’incitation à la haine » à l’encontre de la communauté ultra-orthodoxe au cours du débat sur le budget.

« Le discours public est plein d’accusations et d’incitations. Une fois de plus, les flèches sont dirigées vers le public ultra-orthodoxe. Voulons-nous vraiment vivre dans un pays où un Juif incite contre un Juif ? »

« Où l’on essaie d’éliminer toute une population simplement parce qu’elle a choisi de vivre différemment ? Nous entendons sans cesse la même rengaine selon laquelle les ultra-orthodoxes prennent tout l’argent et reçoivent des budgets exorbitants. Non seulement ces affirmations sont fausses, mais elles font partie d’une incitation dangereuse visant à créer la haine au sein de notre peuple. »

Quelques sommes allouées

Le budget reconnaît la zone frontalière de Gaza comme une région d’intérêt national. Il ouvrira la voie au déblocage d’environ 4 milliards de shekels sur les 5 milliards de shekels initialement prévus pour le développement, gelés alors que les communautés situées en dehors de la bande de Gaza demandaient des fonds pour les dommages subis lorsque les terroristes du Hamas ont envahi Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, et enlevé 251 personnes dans la bande de Gaza. Le milliard de shekels restant sera affecté à ces communautés.

Une somme de 3,5 milliards de shekels sera investie dans la modernisation des infrastructures de traitement des eaux usées, notamment la construction d’un réseau national de transport des eaux usées. Les agriculteurs se plaignent depuis longtemps du coût élevé de l’eau, faisant valoir qu’il affecte leur compétitivité. Israël est déjà un leader mondial dans l’utilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture. Environ 85 % des eaux usées et des eaux grises sont traitées pour être utilisées dans les champs des agriculteurs. Les eaux usées sont moins chères que l’eau douce. Dans les régions où les eaux usées sont limitées, le coût de l’eau douce sera réduit.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.