La mairie de Paris annule une conférence anti-Israël
L’évènement était organisé par une myriade d’associations et groupes anti-Israël ; la ville a mis en avant un risque de troubles à l’ordre public
Un évènement organisé à Paris par plusieurs associations et groupes anti-Israël – l’Union juive française pour la paix ; Tsedek !, « collectif juif décolonial » ; le NPA ; Révolution permanente ; l’Action antifasciste Paris Banlieue ; et Paroles d’honneur – a été annulé par la mairie de la ville.
La rencontre, intitulée « Contre l’antisémitisme, son instrumentalisation et pour la paix révolutionnaire en Palestine », devait se tenir le 6 décembre au Cirque électrique, en présence de Judith Butler, philosophe américaine, membre de l’organisation Jewish Voice for Peace, association juive antisioniste. Par le passé, celle-ci avait considéré comme « extrêmement importante » l’idée de considérer les organisations terroristes du Hamas et du Hezbollah comme des « mouvements sociaux progressistes de gauche, faisant partie d’une gauche mondiale ». Elle a néanmoins condamné les violences du 7 octobre « sans la moindre réserve ».
Sur X, les organisateurs de la conférence ont expliqué que la mairie de Paris « justifiait cette demande d’annulation sous prétexte de possibles ‘troubles à l’ordre public’ ».
Contactée par Libération avant la date de l’évènement, la ville de Paris a en effet indiqué que « la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, contre les inégalités femmes-hommes et contre l’homophobie font partie des valeurs cardinales sur lesquelles repose l’action de la Ville de Paris et que la Ville demande à toute organisation avec laquelle elle a des relations contractuelles de respecter ». Or, selon la mairie, « lors du débat du 6 décembre, le risque est majeur que des propos qui contreviennent à ces principes non négociables soient tenus. Par ailleurs, les polémiques inévitables qui s’ensuivront seront de nature à troubler l’ordre public d’une manière qui est incompatible avec l’affectation normale du bien du domaine public dont le Cirque électrique est affectataire ».
Le 7 décembre, l’organisation Tsedek a dénoncé sur X des collages d’affiches pour les otages à Gaza sur cette salle, qui devait accueillir l’évènement, considérant ces affiches, posées par des « fascistes qui instrumentalisent le sort des otages israéliens », comme des « intimidations ».
????Après avoir subi les pressions de la Mairie de Paris, le Cirque Électrique est désormais la cible d'intimidations de la part de fascistes qui instrumentalisent le sort des otages israéliens.
Ignoble et grave. Soutien total à la salle et ses salariés. pic.twitter.com/mqjAzArHA0— Tsedek ! (@TSDKcollectif) December 7, 2023