La mairie de Tel Aviv aide de nouveaux auteurs dramatiques de théâtre
La ville et quatre théâtres de répertoire se sont divisés les coûts d'un programme de 640 000 shekels ; objectif : développer les œuvres des dramaturges locaux

Une série de nouvelles pièces commandées auprès de jeunes auteurs dramatiques de Tel Aviv : Tel pourrait être l’un des moyens utilisés par l’industrie de la culture aux abois pour faire face aux terribles conséquences de la pandémie de coronavirus.
Plus d’un demi-million de shekels ont été investis par la municipalité de Tel Aviv et par quatre des théâtres de répertoire les plus établis de la ville – le théâtre Habima, le théâtre Beit Lessin, le théâtre Gesher et le théâtre Cameri – pour soutenir le développement d’œuvres écrites par des résidents de Tel Aviv âgés de moins de 40 ans.
L’initiative, intitulée « Le Futur du théâtre », a mis en place des incubateurs dans chacun des quatre théâtres, qui prennent aujourd’hui en charge quatre auteurs de pièces chacun – ce qui constitue un total de 16 projets. Cette initiative est une opportunité offerte aux théâtres et à la ville de révéler et de soutenir des jeunes talents et l’idée est née des confinements entraînés par la pandémie, qui ont offert l’espace nécessaire à la réflexion et au réexamen.
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« On ne fait pas que parler du changement, on agit en sa faveur », commente Jason Danino-Holt, 34 ans, l’un des bénéficiaires du programme. « Toutes les grandes institutions ont eu la chance de repenser ce qu’elles veulent réellement être ».

La pièce de Holt, « une unité à louer » – un clin d’œil au livre pour enfants bien-aimé « Un appartement à louer », qui a été écrit par Leah Goldberg – sera mise en place et jouée au théâtre Cameri.
Les auteurs parrainés dans le cadre du projet – ils ont tous été soumis à un processus de sélection – seront rémunérés pour leur travail d’écriture et sur scène, chaque théâtre s’engageant à présenter au moins l’un des projets menés à bien au cours de l’année prochaine pour un minimum de 30 représentations.
Les théâtres locaux avaient bien, dans le passé, investi dans des œuvres écrites par de jeunes auteurs, mais la nouveauté, cette fois-ci, est l’implication significative de la municipalité, note Roy Chen, l’auteur « maison » du théâtre Gesher.
L’initiative est ainsi financée à l’aide d’un budget total de 640 000 shekels, une somme qui a été divisée à parts égales entre la municipalité et chaque théâtre.
Les dramaturges recevront tous 30 000 shekels et, si le cas doit se présenter, chaque co-auteur sera rémunéré à hauteur de 10 000 shekels.

« La ville a vraiment fait quelque chose d’étonnant en donnant son argent à ce projet », s’exclame Chen.
Il explique que le soutien apporté aux jeunes dramaturges a été motivé en particulier par la pandémie.
« La municipalité a décidé que si les théâtres restaient fermés pour le moment, alors il fallait profiter de ça pour prendre le temps d’écrire », dit Chen. « Pour être prêt pour le jour qui suivra ».
Chen, dont le travail, au théâtre Gesher, consiste notamment à écrire ses propres pièces, à mettre en place les saisons du théâtre, à assurer la traduction des œuvres anglaises, françaises et russes en hébreu et à adapter les livres pour pouvoir les présenter sur scène, a déjà travaillé avec de jeunes auteurs dans le passé.
Il y a une décennie, il avait travaillé avec Noa Koler et Erez Drigues lorsque les deux jeunes acteurs avaient écrit une pièce appelée « Un Plus Un » qui avait été présentée au public dans l’enceinte du théâtre Gesher. Une histoire – renforcée par de nombreux éléments de fiction – consacrée à la genèse de l’œuvre est racontée dans une série réalisée par les deux auteurs, « Hazarot », qui fait actuellement un carton – à juste titre – à la télévision.
« Et là, je recommence à faire la même chose », dit Chen. « Je crois vraiment en ces quatre dramaturges et j’espère que dans moins de dix ans, on parlera d’eux comme nous parlons aujourd’hui d’Erez et de Noa ».
Les quatre théâtres de répertoire et la municipalité veulent des pièces qui permettront d’attirer un public plus jeune. Les projets sélectionnés font ainsi écho aux problématiques rencontrées par un nouveau public – la survie économique en milieu urbain, la course à l’emploi, les divisions sociétales ou les conflits en termes d’identité sexuelle.
Au théâtre Gesher, Chen travaille déjà avec quatre auteurs : Iris Semel, fille du dramaturge Nava Semel, qui a écrit une comédie musicale ; le rappeur Nata Weiner, originaire de Jaffa, du groupe System Ali; l’acteur, réalisateur et auteur Ariel Bronz, né à Odessa, dont les œuvres traitent des questions d’immigration et d’émigration et la réalisatrice Aleeza Chanowitz, ancienne membre d’une communauté hassidique ‘Habad à Brooklyn, dont la pièce s’intéresse à la communauté religieuse et à ceux qui font le choix de la quitter.
« Quand nos portes rouvriront à nouveau », dit Chen, « je veux qu’au moins deux œuvres soient prêtes pour les répétitions ».

Cela fait de nombreuses années que les jeunes auteurs dramatiques n’avaient pas été ainsi soutenus, explique Giyora Yahalom, qui est à la tête du département des Affaires culturelles de la municipalité de Tel Aviv-Jaffa.
50 années se sont écoulées depuis l’arrivée d’une nouvelle génération d’auteurs sur les scènes des théâtres israéliens, avec parmi eux Hanoch Levin, Hillel Mittelpunkt, Edna Mazia, Joshua Sobol et Miriam Kainy, continue-t-il.
« Ils avaient su refléter le public de leur âge et ils avaient aidé à former une nouvelle génération d’Israéliens qui étaient tombés amoureux du théâtre et qui le sont restés », poursuit-il.
Yahalom aide à amener « un sang nouveau », dit Danino, qui est aussi le directeur artistique du théâtre Habait de Jaffa, et dont la pièce est consacrée aux communautés et aux voix marginalisées à Tel Aviv.

Yahalom est lui-même scénariste et ce projet d’écriture est similaire, en envergure, au soutien qui avait pu être apporté à l’industrie du film israélien, qui avait entraîné les réalisations d’œuvres cinématographiques primées et qui avaient remporté un important succès commercial. Chen fait le lien entre la réussite connue par l’industrie du film et le financement apporté par des fondations majeures au développement de scénarios.
« On avait donné de l’argent pour écrire des scénarios et aider à mener à bien des projets cinématographiques », dit-il. « Aujourd’hui, on a de l’argent pour mettre en place des pièces, ce qui n’était jamais, jamais arrivé dans le monde du théâtre ».
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