La Norvège relève son objectif climatique pour 2030
Le plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest va porter à "au moins 55 %" son objectif de réduction de ses émissions d'ici à 2030, a annoncé le gouvernement à Oslo
La Norvège, plus gros producteur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest, va relever ses ambitions climatique en portant à « au moins 55 % » son objectif de réduction de ses émissions d’ici à 2030, a annoncé jeudi le gouvernement norvégien.
Intervenant à quelques jours de la conférence climatique COP27 qui a débuté dimanche en Egypte, cette décision est conforme aux engagements pris par la coalition de centre-gauche à son arrivée au pouvoir l’an dernier et aligne le pays scandinave sur l’objectif de l’Union européenne, dont il n’est pas membre.
Jusqu’à présent, l’objectif climatique norvégien prévoyait une réduction des émissions comprise entre 50 et 55 % par rapport au niveau de 1990.
« Cela envoie un signal fort à d’autres pays, et nous espérons que d’autres renforcerons leurs objectifs », a déclaré le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, dans un communiqué.
Pour y parvenir, Oslo compte présenter des plans climatiques annuels.
Lors de la présentation de leur plateforme politique commune, le parti travailliste de M. Støre et son allié, le parti du Centre, avaient toutefois exclu de démanteler le secteur pétrolier, dont le poids est prépondérant dans l’économie nationale.
La guerre en Ukraine et la réduction des livraisons russes ont aussi mis en lumière l’importance du gaz norvégien, la Norvège étant devenue le premier fournisseur de l’Union européenne et du Royaume-Uni.
« La demande d’énergie d’origine fossile va baisser et la production d’énergies renouvelables doit augmenter. Il faut que cela se fasse concomitamment », a déclaré M. Støre, interrogé sur ce point jeudi lors d’une conférence de presse.
« Je pense que le gaz sera crucial pour aider l’Europe à faire de façon sûre sa transition vers les sources d’énergie renouvelable », a-t-il dit, en évoquant le rôle des technologies de captage et stockage de CO2 (CCS) dans les industries ne pouvant se passer des énergies fossiles.
Il a aussi souligné que la planète aurait encore besoin de pétrole dans les années à venir, notamment pour des usages industriels : « Ce n’est pas une mauvaise chose qu’une partie provienne du plateau continental norvégien qui a les émissions les plus basses et qui doit encore les réduire progressivement », a-t-il estimé.
Les plans actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 193 parties signataires de l’Accord de Paris « pourraient mettre le monde sur la voie d’un réchauffement de 2,5°C d’ici la fin du siècle », avait mis en garde le mois dernier l’agence onusienne chargée du climat dans sa dernière synthèse des engagements reçus.
Cela serait très supérieur aux objectifs fixés par l’Accord de Paris qui vise à limiter la hausse des températures à 1,5°C ou 2°C.