La Norvège va continuer à financer l’Unrwa
"Nous ne devrions pas punir collectivement des millions de personnes", a noté Espen Barth Eide
La Norvège, l’un des grands donateurs de l’agence onusienne controversée pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), va maintenir son financement en dépit des soupçons d’implication de certains des employés dans l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, a-t-elle annoncé dimanche.
« La Norvège a décidé de poursuivre son financement », a annoncé son ministre des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, dans un communiqué.
« Si je partage l’inquiétude suscitée par les allégations très graves concernant certains membres du personnel de l’Unrwa, j’invite instamment les autres donateurs à réfléchir aux conséquences plus larges d’une réduction du financement de l’Unrwa en cette période de détresse humanitaire extrême », a-t-il ajouté.
« Nous ne devrions pas punir collectivement des millions de personnes », a poursuivi le ministre.
Israël a accusé vendredi plusieurs employés de l’Unrwa d’avoir participé à l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël.
Les Etats-Unis ont immédiatement réagi en annonçant qu’ils cessaient leur financement à l’agence onusienne, et ont été suivis ensuite par un certain nombre de pays, dont l’Allemagne, l’Australie, l’Italie, la Finlande et le Royaume Uni.
L’Unrwa de son côté a réagi aux accusations israéliennes en renvoyant les personnes mises en cause et en promettant une enquête approfondie et, si cette participation était prouvée, des poursuites judiciaires.
Israël a annoncé sa décision d’interdire à l’agence de continuer à travailler à Gaza après la guerre.
« Nous devons faire la distinction entre ce que des individus ont pu faire et ce que l’Unrwa représente », a souligné le chef de la diplomatie norvégienne.
« La population de Gaza a un besoin urgent d’aide humanitaire et ne doit pas payer le prix des actions d’autrui », a-t-il ajouté.
L’attaque sans précédent du Hamas en Israël a fait près de 1 140 morts, principalement des civils dont la plus jeune avait 10 mois, et 253 personnes avaient été emmenées en otages. Plus de 130 otages sont encore aux mains duHamas et de ses complices. Le plus jeune otage a un an.
L’offensive militaire contre le Hamas lancée ensuite par Israël dans la bande de Gaza a fait plus de 26 000 morts, principalement des civils, selon les chiffres donnés par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, qui dirige le territoire. Ces chiffres sont invérifiables de manière indépendante.