La Pologne relance le processus d’extradition de Roman Polanski
Le ministre de la Justice polonais cherche à annuler un jugement anti-extradition pour que le réalisateur purge sa peine pour un viol de 1977
La Pologne a annoncé qu’elle lancerait de nouvelles actions pour extrader Roman Polanski vers les Etats-Unis, afin de tenter d’annuler un jugement du 30 octobre établissant qu’agir ainsi serait « évidemment illégal ».
Polanski, qui est juif, a fui les Etats-Unis il y a presque quarante ans après avoir été jugé coupable du viol d’une adolescente de 13 ans.
Le ministre de la Justice et procureur en chef Zbigniew Ziobro a déclaré que le jugement d’octobre du tribunal de Cracovie bloquant l’extradition de Polanski violait l’accord d’extradition entre la Pologne et les Etats-Unis, et qu’il ferait appel à la Cour suprême, a annoncé mardi NBC, citant des médias européens.
Ziobro a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec l’affirmation du juge de Cracovie, pour qui Polanski a, dans les faits, déjà été puni et a critiqué les remarques « incompréhensibles » du juge sur le traitement inhumain que Polanski subirait aux Etats-Unis.
Polanski, qui a les nationalités française et polonaise, vit à Paris, mais était en Pologne ces derniers mois pour travailler à un film sur l’affaire Dreyfus, la condamnation antisémite injustifiée d’un militaire français qui a participé au soutien de Théodore Herzl au sionisme.
Polanski a effectué la moitié d’une évaluation psychiatrique de 90 jours en prison, fuyant avant d’être condamné pour le reste de sa vie. Les Etats-Unis ont cherché à l’extrader de France et de Suisse.
« Je peux maintenant être soulagé et respirer », avait déclaré Polanski aux journalistes en novembre, selon Associated Press.
« J’ai plaidé coupable. J’ai été en prison. J’ai fait ma peine. L’affaire est close. »