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Casheroute en Israël : La première phase d’une réforme majeure entre en vigueur

Les entreprises pourront choisir d'être supervisées par n'importe quel conseil religieux du pays ; Matan Kahana cherche à stimuler la concurrence

Des représentants du Grand Rabbinat remettent un certificat de cacherout à un restaurant local dans le centre de Jérusalem, le 31 décembre 2019. (Hadas Parush/Flash90)
Des représentants du Grand Rabbinat remettent un certificat de cacherout à un restaurant local dans le centre de Jérusalem, le 31 décembre 2019. (Hadas Parush/Flash90)

La première phase d’une refonte majeure du système de la casheroute en Israël est entrée en vigueur dimanche, ouvrant la voie à une plus grande concurrence et à un affaiblissement du monopole du Grand Rabbinat en la matière.

La réforme, menée par le ministre des Affaires religieuses Matan Kahana, permettra à terme à des organisations privées de fournir des services de supervision – sous la surveillance du rabbinat – à partir de 2023.

La législation en la matière a été approuvée fin octobre par la commission de la Knesset pour les services religieux et a passé les dernières lectures à la Knesset début novembre.

Dans la première étape, qui est maintenant entrée en vigueur, les restaurants, magasins d’alimentation et usines peuvent choisir parmi tous les conseils religieux du pays pour leur fournir une supervision de la casheroute, au lieu de ne pouvoir bénéficier que de la certification de leur conseil local, comme c’est le cas actuellement.

Le ministre des Affaires religieuses Matan Kahana. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Après l’entrée en vigueur de la deuxième et dernière étape, le 1er janvier 2023, la proposition de Kahana prévoit la création d’une série d’agences privées pouvant délivrer des certificats de casheroute, ce qui, à l’heure actuelle, ne peut être fait que par le Grand Rabbinat, même si les agences privées seront toutes tenues de respecter les normes religieuses établies par le Grand Rabbinat. Cette mesure vise à accroître la concurrence afin de réduire les coûts pour les entreprises qui souhaitent obtenir une certification.

Les agences privées seront autorisées à délivrer des certificats indiquant qu’elles sont « sous la supervision du rabbinat ». Chaque agence devra être dirigée par un rabbin certifié par le rabbinat local de la ville. Les agences – qui devront également démontrer leur viabilité financière – rendront publiques les normes religieuses qu’elles font appliquer dans le cadre de leur certification.

Le projet prévoit également la création d’un organe de supervision au sein du Grand Rabbinat pour surveiller les agences privées et s’assurer qu’elles respectent les normes qu’elles ont promis de respecter. Il permettra aux conseils religieux locaux de fournir également des certifications de casheroute, ainsi qu’aux rabbins municipaux locaux.

Selon une étude récente de l’Institut israélien pour la démocratie (IDI), le système israélien de certification de casheroute est profondément inefficace et manque drastiquement de transparence, ce qui coûte aux contribuables environ 13,1 millions de shekels supplémentaires par an et conduit à des double, voire des triple certifications.

Des activistes manifestent à Tel Aviv le 27 octobre 2021 contre la proposition de réforme de l’industrie casher. (Capture d’écran)

Le plan de réforme a été rejeté avec véhémence par la communauté ultra-orthodoxe et les politiciens haredi s’y sont farouchement opposés. Les députés de l’opposition ont soumis plus de 1 000 amendements à la législation, dont la grande majorité a été rejetée.

En octobre, des dizaines d’activistes et de superviseurs de la casheroute ont manifesté à Tel Aviv contre la réforme, affirmant qu’elle mettrait des centaines d’entre eux au chômage. Lors d’une autre manifestation, des militants ont cuisiné des crevettes et d’autres fruits de mer non casher devant la maison de Kahana, dans le moshav de Beit Gamliel. Les manifestants estiment que la législation conduira à la création d’agences de certification sans surveillance ni réglementation suffisamment strictes.

Mais Kahana a salué sa réforme dimanche dans une publication sur Facebook, affirmant qu’elle « fera avancer le système de la casheroute vers une casheroute meilleure, plus organisée et plus surveillée ».

« La possibilité pour chaque rabbin de ville, via un conseil religieux, de fournir des certificats de casheroute dans toutes les régions d’Israël… ouvre le marché de la casheroute à la concurrence », a écrit Kahana, affirmant que cela conduira à « un meilleur service, plus sérieux, plus méticuleux et plus pratique pour les propriétaires de commerces. »

Il a fait valoir que la réforme renforcerait en fait le Grand Rabbinat, puisqu’il deviendrait « un organe de supervision doté d’une autorité robuste. »

Amy Spiro a contribué à cet article.

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