La projection du docu sur Ulcan au Fipa indigne ses victimes
Elles réclament que le documentaire soit assorti de plus d'explications quant aux actions passées du hacker, qui lui valent d'être sous le coup d'un mandat d'arrêt

Gregory Chelli, alias Ulcan est un « hacktiviste » devenu populaire après avoir réalisé différents coups de force chez ceux qu’il considère comme ses ennemis. Parmi ses opérations, la publication de tous les donateurs du site complotiste et antisémite Egalité et réconciliation en octobre 2016, ou le harcèlement d’Alain Soral et Dieudonné.
Un documentaire israélien, bientôt présenté au Festival international de programmes audiovisuels (Fipa) a choqué quelques-unes de ses victimes, dont Daniel Schneidermann (Arrêt sur images), Pierre Haski (aujourd’hui président de Reporters sans frontières), Denis Sieffert (directeur de Politis).
« J’avais prévu de tuer Dieudonné ». Voilà comment commence le documentaire « Les Patriotes » de Daniel Sivan sur Ulcan, qui du fond de son salon à Ashdod, fumant pétard sur pétard, a réussi à faire vaciller une partie de la fachosphère française.
Ses cibles ? Les antisémites, les personnes assimilées comme telles, et ceux qui s’en prennent à lui.
Parfois, ses « canulars » tournent mal -voire très mal -, comme lorsqu’il fait débarquer le GIGN à 3 heures du matin dans l’appartement des parents du journaliste Benoît Le Corre. Ce dernier avait écrit un article très critique à son égard. Se faisant passer pour le père, qui aurait perdu la tête et tué femme et enfant, il fait débarquer les forces spéciales de la gendarmerie. Quelques jours plus tard le père du journaliste décède d’une crise cardiaque. Pour ces faits, Gregory Chelli est aujourd’hui visé par un mandat d’arrêt pour « action criminelle ayant entraîné une mort ».
Sur le site ViolVocal (sic) Ulcan et ses fans s’adonnent aux joies du swatting, (faire intervenir le GIGN – SWAT aux Etats-Unis – chez une personne visée) et aux canulars souvent très violents et au-delà de la frontière du malaise.
Aujourd’hui plusieurs victimes d’Ulcan demandent au Fipa, non pas de déprogrammer le documentaire (The Patriot, dans sa version originale) mais de donner davantage d’éléments sur les actions passées d’Ulcan.
Dans la revue Politis, Daniel Schneidermann, Pierre Haski et Denis Sieffert demandent également aux organisateurs de revoir la présentation du documentaire qu’ils qualifient de diffamante. « Un nouveau type de justicier. Ulcan, un hacker sioniste militant, livre une guerre sans merci aux leaders du mouvement antisémite ».
Dans cette tribune, les trois journalistes refusent d’être, en plus, assimilés à des antisémites.
Le Times of Israël avait vu le documentaire projeté au festival Dov Aviv : Docaviv : entre Ulcan, l’alyah des Français et la Corée du Nord