‘La présidente brésilienne s’opposerait à Dayan comme ambassadeur d’Israël’
Dilma Rousseff a subi des pressions d'organisations qui cherchent à obtenir son veto à la nomination de l'ancien chef du Conseil de Yesha
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
La présidente brésilienne Dilma Rousseff a dit à Israël qu’elle était mécontente de la nomination de l’ancien chef de file des résidents des implantations Danny Dayan comme ambassadeur dans son pays, a rapporté dimanche le site d’information Ynet.
Rousseff craint que l’acceptation de Dayan comme ambassadeur soit interprétée comme un soutien aux implantations israéliennes, selon le site.
Le message aurait été transmis dans le cadre de messages discrets entre Rio de Janeiro et à Jérusalem dans une tentative de mettre en garde le Premier ministre Netanyahu pour qu’il n’aille pas de l’avant avec la nomination. Bien que le rejet d’un ambassadeur d’un pays d’accueil soit rare, les gouvernements encouragent parfois discrètement le retrait de certaines nominations pour éviter des confrontations diplomatiques.
נשיאת ברזיל נגד מינוי דני דיין לשגריר ישראל – http://t.co/koC47G8WL0
— ynet עדכוני (@ynetalerts) September 20, 2015
Rousseff a subi des pressions de dizaines d’organisations brésiliennes l’appelant à refuser Dayan sous pretexte qu’il avait jadis dirigé le mouvement représentatif des implantations, le Conseil de Yesha. En août, une pétition a été présentée au gouvernement brésilien qualifiant la nomination « de violation de la légalité internationale et de la souveraineté du Brésil. »
Si Israël confirmait comme néanmoins la nomination et essuyait un rejet formel du Brésil, cela serait considéré comme une crise diplomatique, nuisant aux liens plus étroits que les deux pays ont développés ces dernières années.
Comme le plus grand pays d’Amérique du Sud et l’une des économies les plus dynamiques dans le monde, le Brésil est considéré à Jérusalem comme un important partenaire stratégique et économique.
Il y a quelques jours, le Brésil a surpris en s’abstenant sur une résolution à la Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique visant à imposer la surveillance des sites nucléaires d’Israël. Comme le Brésil, l’Inde s’est aussi abstenue; il s’agit d’un autre pays avec lequel Israël travaille sur la construction de liens plus étroits suite à l’élection de Narendra Modi considéré comme favorable à Israël au poste de Premier ministre en 2014.
Le gouvernement israélien avait approuvé la nomination de Dayan le 6 août, un mois après que Netanyahu ait annoncé son intention de le nommer.
Dayan né en Argentine est un farouche opposant de la solution à deux États entre Israël et les Palestiniens, et a été actif dans la promotion des implantations juives en Cisjordanie. Avant les élections de l’actuelle Knesset, Dayan avait été placé 21ème sur la liste du parti de droite HaBayit HaYehudi pour la Knesset, mais avait finalement renoncé avant le dépôt des listes.
Danny Dayan avait réagi à sa nomination en déclarant : « J’ai accepté le défi du Premier ministre d’approfondir et d’améliorer les relations entre Israël et le Brésil j’ai promis au Premier ministre que je ne ménagerai aucun effort ou de créativité dans l’accomplissement de la tâche stratégique qu’il m’a assignée »
Dayan, âgé de 60 ans, a immigré en Israël avec sa famille à l’âge de 15 ans. Il a d’abord travaillé pour une société de logiciels et peu de temps après a co-fondé la sienne, Elad Systems qui a connu un immense succès. À l’âge de 50 ans, il a vendu ses parts dans la société pour se consacrer à plein temps dans l’activisme politique.
Adiv Sterman contribué à cet article