La reconstruction de la frontière de Gaza soutenue par la coalition et une partie de l’opposition
La proposition a vocation à encourager le retour dans le Sud des populations déplacées au moyen de subventions, réductions d'impôts et nouvelles communautés. Les députés attendent que le gouvernement finance son projet
Une soixantaine de députés de la coalition et de l’opposition se sont prononcés en faveur d’une proposition de loi destinée à permettre la réhabilitation des communautés du sud situées près de la frontière de Gaza.
Cette proposition est l’oeuvre de plusieurs députés, qui attendent le projet de loi promis par le gouvernement pour financer les reconstructions rendues nécessaires suite à l’attaque brutale du Hamas, le 7 octobre dernier. Elle a vocation à compléter et non se substituer au projet annoncé par le gouvernement.
La proposition prévoit la création d’une nouvelle communauté dans la région, la construction d’un mémorial du 7 octobre sur un site encore à déterminer ainsi qu’un certain nombre de subventions et d’allégements fiscaux destinés à encourager la réinstallation dans le sud et le développement du tourisme, de l’agriculture et de l’industrie.
« L’objectif de cette proposition de loi est de réhabiliter, raviver et développer les implantations » selon un calendrier accéléré au moyen « de subventions et avantages accordés aux habitants des localités et en encourageant la construction, l’industrie et l’agriculture dans ces
localités », a déclaré le président de la commission des Finances, le député Moshe Gafni, dans un communiqué dévoilant la proposition de loi mercredi.
Cette proposition de loi est soutenue par 56 députés, parmi lesquels le chef de l’opposition Yair Lapid, le chef d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, et le président de la coalition, Ofir Katz (Likud).
Le mois dernier, la commission des Finances avait approuvé le déblocage de 1,15 milliard de shekels pour créer l’administration Tekuma (relance) récemment annoncée, dirigée par le général de brigade (Rés.) Moshe Edry, chargée de reconstruire les communautés frontalières de Gaza.
Le gouvernement a ensuite donné le feu vert aux grandes lignes de ce qu’il qualifie de « plan stratégique pluriannuel de réhabilitation et développement » de la région, dans le cadre duquel 18 milliards de shekels pourront être investis dans Sderot et les communautés des conseils régionaux d’Eshkol, Hof Ashkelon, Sdot Negev et Shaar HaNegev lors des cinq prochaines années.
Toutefois, le gouvernement n’a pas encore alloué la totalité des fonds à cette initiative, et la promesse du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’adopter une loi qui, selon lui, apportera « beaucoup d’argent nécessaire à la reconstruction au plus vite » ne s’est pas encore traduite dans les faits.
« Nous insistons sur ces questions parce que nous attendons toujours le projet de loi du gouvernement », a expliqué au Times of Israël la députée de l’opposition Pnina Tamano-Shata (Kakhol lavan), l’un des soutiens de la mesure, expliquant que cette décision pourrait débloquer plus rapidement l’aide aux régions touchées par l’attaque.
« Il y a une coalition de l’opposition et de la coalition [gouvernementale] autour de cette proposition de loi. Si le gouvernement tarde à agir, la Knesset pourra le faire de manière indépendante. Nous avons le devoir de nous assurer que les résidents reviendront, et aussi que d’autres les suivront », a-t-elle déclaré.
Ce sont près de 125 000 personnes des kibboutzim, moshavim, villes et villages proches de Gaza et du Liban qui ont été évacuées après le déclenchement de la guerre entre le Hamas et Israël.
En vertu de cette proposition de loi, les résidents de retour pourraient percevoir jusqu’à un million de shekels, suivant la proximité de la frontière de Gaza, et les nouveaux résidents qui s’installeraient après la guerre, un maximum de 500 000 shekels. Elle propose par ailleurs une réduction de 50 % sur l’impôt foncier municipal d’Arnona, un taux temporaire d’imposition des sociétés de 6 % et un traitement préférentiel pour les entreprises locales lors des appels d’offres.
Elle appelle également à la création d’une nouvelle implantation d’un millier au moins de logements, nommée « Ofir », vraisemblablement en hommage à Ofir Libstein, membre du conseil régional de Shaar Hanegev, tué en luttant contre les terroristes du Hamas au kibboutz Kfar Aza, le 7 octobre dernier.
« Il faut aider les communautés et, à la Knesset, nous sommes en train de mettre en place le cadre pour que le gouvernement alloue des fonds, en particulier des incitations pour les personnes désireuses d’investir dans la région et des allégements fiscaux pour les résidents de retour », a déclaré le député du Likud Danny Danon, favorable à cette proposition de loi.
« L’action du gouvernement requiert l’adoption d’une loi. Peut-être y aura-t-il un projet de loi d’initiative ministérielle et nous combinerons alors les différentes mesures législatives, mais le gouvernement s’occupe de beaucoup de choses en ce moment. Je pense qu’il est légitime que certaines idées viennent de la Knesset et soient ensuite reprises par le gouvernement », a-t-il déclaré.
Près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées par l’attaque dramatique de l’organisation terroriste du Hamas le 7 octobre dernier, au cours de laquelle près de 240 personnes ont par ailleurs été enlevées et conduites à Gaza. Israël a riposté en lançant une campagne militaire dans la bande de Gaza pour détruire le Hamas et libérer les otages.