La secte juive Lev Tahor visée par une enquête pour maltraitance au Guatemala
Les autorités suspectent la secte de maltraitance d'enfants et de mariages forcés de mineurs
Les autorités du Guatemala enquêtent sur de possibles maltraitances d’enfants, violences sexuelles et mariages forcés au sein de la secte juive Lev Tahor, implantée dans une propriété près de la capitale du pays, a annoncé mercredi le parquet.
Un juge a pu entrer vendredi dans la propriété située à Oratorio, à 60 km au sud-ouest de la ville de Guatemala, mais a été empêché par les membres de la secte de mener son enquête correctement, a déclaré à l’AFP Lucrecia Prera, cheffe de la protection des mineurs au Parquet général guatémaltèque.
« Nous sommes très inquiets de la situation à l’intérieur de la communauté », a déclaré Mme Prera.
Selon elle, « des plaintes font état de mariages [forcés], de petites filles enceintes, de mauvais traitements au sein de la communauté ».
La secte Lev Tahor – qui signifie « Cœur pur » en hébreu – a été formée dans les années 1980 et pratique une forme ultra-rigoriste du judaïsme, où les femmes portent notamment des tuniques noires qui les recouvrent de la tête aux pieds.
Le groupe s’est installé à Oratorio en 2016, après des raids de la police et du parquet contre plusieurs de ses immeubles au Guatemala, pays où il est arrivé en 2013. À l’époque, les autorités avaient indiqué agir à la demande d’Israël, dont la police était à la recherche d’une mineure disparue.
Selon Mme Prera, l’enquête actuelle a démarré à la suite d’un « appel à l’aide » lancé au début de l’année par un adolescent de nationalité étrangère, qui demandait à retourner dans son pays en affirmant avoir été obligé de se marier à l’âge de 13 ans.
Le parquet estime qu’une cinquantaine de familles de plusieurs nationalités font partie de la communauté, où vivent une centaine de mineurs. Vendredi, le juge a compté 29 enfants, mais a été empêché par la secte de les interroger ou de vérifier leur état de santé.
Sur le réseau social X, Lev Tahor a accusé le parquet de « mener une campagne de persécution contre notre communauté, uniquement motivée par l’intolérance religieuse et la discrimination » avec la participation de l’État d’Israël.