La section PS d’Israël rejoint « individuellement » la campagne d’Emmanuel Macron
Florence Drory détaille les raisons du divorce de la section Isthak Rabin d'avec Benoît Hamon et son ralliement au parti En Marche !
Il y un mois, la section Israël du Parti socialiste décidait de se mettre « en retrait » de la campagne de Benoît Hamon. Sans pourtant envisager d’engager « de faire campagne contre » le candidat gagnant de la primaire de « La belle alliance populaire » explique Florence Drory, la secrétaire de la section PS « Isthak Rabin ».
En déplacement à Paris, elle a pu expliquer la position de la section israélienne du PS, face aux cadres du parti, dont Benoît Hamon, qui ont « pris acte » de cette décision collective sans la menacer d’exclusion et « sans psychodrame, » se félicite-elle.
« Le divorce d’avec Benoit Hamon s’est décidé suite à ses prises de positions sur Israël, la laïcité, ou encore ses propos concernant le port du voile. Mais aussi car dans son entourage proche on trouve des députés ouvertement pro-BDS ». En ligne de mire, les prises de positions d’Alexis Bachelay.
« Les camarades de la section considèrent que si Benoit Hamon a choisi Alexis Bachelay comme porte-parole, expliquait-elle dans un message posté sur Facebook, c’est que les deux ont logiquement des convergences de vue sur de nombreux sujets. Or le camarade Bachelay a, en juin 2016, déposé des amendements remettant en cause la jurisprudence de la Cour de Cassation qui a condamné en octobre 2015 les militants du mouvement BDS qui appellent au boycott des produits d’Israël ».
« Et que dire des propos de ce dernier, continue le message posté sur la page de la section, lors de l’événement « Tel-Aviv sur Seine » initié par la mairie de Paris, affirmant que « Vu ce qui se passe en Palestine, le régime de Prétoria était peut-être plus doux que l’extrême-droite qui gouverne Israël ».
La secrétaire générale précise qu’au sein de la section Itshak Rabin « nous sommes tous en faveur d’une solution a deux Etats. On ne voit pas comment une solution à un Etat pourrait avoir un avenir, soit elle basculerait vers la fin de l’Etat d’Israël, soit vers l’apartheid. Nous entretenons également de bonnes relations avec la section Palestine du PS ».
Elle revient sur la rencontre récente entre le candidat de gauche et Mahmoud Abbas : « Que Benoît Hamon rencontre Abbas, c’est tout à fait normal, c’est très bien même. Mais déclarer que, s’il est élu, il sera pour que la reconnaissance de l’Etat de Palestine soit une condition préalable de tout accord, alors que cette reconnaissance est justement l’enjeu de ces négociations, c’est trop ».
Nous ne nous sommes pas détachés de la campagne de la gauche uniquement sur des enjeux israéliens, tient-elle à préciser. La section prend également ces distances par rapport aux « reformes constitutionnelles de Benoît Hamon, et sur les questions économiques, notamment sur le revenu universel, tellement « boiteux » que Benoît Hamon lui-même ne le formule plus de la même manière ».
La campagne pour Macron
« A titre individuel la plupart d’entre nous ont décidé de soutenir la campagne d’Emmanuel Macron, » explique-t-elle, seul rempart « face à la montée de Marine Le Pen ».
« Nous soutenons Macron car nous avons conscience de la montée du Front National, y compris chez les Français d’Israël, » s’inquiète Florence Drory, qui constate la progression de la sympathie envers le Front national sur les réseaux sociaux en Israël.
D’Israël, elle témoigne également ressentir une impression désagréable vis-à-vis de l’antisémitisme décomplexé « qui sévit en France ». L’affaire de la caricature antisémite de Macron par Les Républicain » l’a ébranlée.
« Je sais comment fonctionne la communication d’un parti : que personne n’ait vu d’objection à la publication d’un tel document, que cela n’ait soulevé aucune remarque, en dit long sur l’entourage de François Fillon ».