La seule centrale électrique de Gaza fermée après une rupture d’essence
En pleine tension entre le Hamas et l’AP, un différend fiscal laisse 1,8 million de Gazaouis dans le noir
La seule centrale électrique de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, était en arrêt mardi en raison d’une rupture d’essence causée par un différend fiscal, ont annoncé des officiels.
La centrale est fermée depuis samedi soir, quand elle est arrivée au bout de ses réserves de carburant, a annoncé Ahmed Abu Al-Amreen, fonctionnaire du ministère de l’Energie.
L’Autorité palestinienne (AP) à Ramallah a petit à petit supprimé une exemption fiscale sur l’essence depuis janvier, demandant au Hamas de payer des impôts pour les imports dans l’enclave.
L’autorité de l’énergie de la bande de Gaza, à court de liquidités, a estimé le coût fiscal à environ 10 millions de shekels (environ 2,38 millions d’euros) par mois et annonce qu’elle ne peut pas le payer.
Les relations entre le Hamas, organisation terroriste, et l’AP, qui est dominée par le rival du Hamas, le Fatah, sont tendues.
Le reste des besoins énergétiques de Gaza est fourni par Israël et l’Egypte.
La centrale électrique a déjà été fermée une fois, en juillet 2015, pour des circonstances similaires. Elle a été endommagée par des bombardements plus d’une fois pendant la guerre entre Israël et le Hamas à gaza en 2014.
Les conditions de vie à Gaza, où résident 1,8 million de personnes, se sont constamment dégradées depuis que le Hamas a pris le contrôle du territoire en 2007 et a déclenché un blocus israélien et égyptien.
La semaine dernière, la compagnie électrique israélienne (CEI), possédée par l’Etat, a conclu un accord temporaire avec l’AP pour mettre fin aux récentes coupures de courant, en échange du paiement d’une partie de la dette, qui s’élève à presque 2 milliards de shekels.
La CEI a coupé temporairement le courant à Jéricho, Hébron et Bethléem en début de mois pour tenter de faire pression sur les Palestiniens et qu’ils paient leur dette.
La CEI dit que les autorités palestiniennes ont accumulé une dette d’1,74 milliard de shekels (environ 414 millions d’euros), que la compagnie ne peut plus absorber. Sur ce montant, la CEI dit que 300 000 shekels (environ 71 400 euros) sont dus par l’AP et le reste par des distributeurs électriques palestiniens.
L’accord permettra que l’AP paie 20 millions de shekels (environ 4,76 millions d’euros) de cette dette et donne aux négociateurs une semaine pour atteindre un protocole d’entente pour le reste de l’argent dû.