La survivante qui a embrassé le « comptable » d’Auschwitz critiquée
Les 49 autres plaignants du procès affirment qu’Eva Kor n’aurait jamais dû se porter partie civile
La survivante de l’Holocauste, qui a pardonné publiquement et embrassé l’ancien officier nazi de 93 ans lors du procès, a provoqué la colère des plaignants après qu’elle a déclaré que le gouvernement devrait cesser la mise en accusation et la poursuite d’autres suspects.
Eva Mozes Kor, qui avait été l’une des 50 survivantes d’Auschwitz à se porter partie civile contre Oskar Groening, un garde du camp de concentration qui a été décrit comme le « comptable d’Auschwitz », a déclaré à la télévision allemande, dimanche soir, que le gouvernement devrait cesser de poursuivre les anciens officiers SS et qu’il devrait plutôt les pousser à se présenter et partager publiquement leurs histoires, a indiqué The Guardian.
Kor, 81 ans, a déclaré que mettre fin aux poursuites aiderait à la lutte contre les négationnistes néo-nazis en Allemagne.
Les co-plaignants ont publié une déclaration critiquant les remarques de Kor et affirmant qu’elle n’aurait pas dû participer à ce procès si elle ne croyait pas en l’utilité de ces poursuites.
Kor, qui a publié deux livres sur ses expériences à Auschwitz, a posté une photo sur Twitter où elle embrasse Groning peu de temps après avoir témoigné à propos des expériences de Joseph Mengele qu’elle et sa sœur jumelle, Miriam, avaient subi.
Elle a écrit :
« Je partage avec vous ma rencontre face à face avec Oskar Groning, l’ancien garde nazi. Deux personnes âgées qui se tendent la main. »
Kor a également écrit au sujet de la rencontre sur sa page Facebook :
« … Alors que je lui parlais, il m’a attrapée et m’a donnée un baiser sur la joue. Eh bien, je n’aurais probablement pas été aussi loin, mais je suppose que c’est mieux que ce qu’il m’aurait fait il y a 70 ans. »
« Tout ce qu’il est accusé d’avoir fait – je dis qu’il a fait tout cela. Je lui ai dit que mon pardon ne m’empêchait pas de l’accuser, ni ne l’empêchait de prendre la responsabilité de ses actions. Et j’ai dit aux médias qu’il était une petite vis dans une grande machine à tuer, et la machine ne peut pas fonctionner sans les petites vis. Mais évidemment, c’est un être humain. La réponse qu’il m’a donnée, c’est exactement ce dont je parlais quand j’ai dit que vous ne pouvez pas prédire ce qui arrivera quand une victime et un responsable quelqu’un qui était parmi les assassins se rencontrent dans un esprit d’humanité. »
« Je sais que beaucoup de gens vont me critiquer pour cette photo, mais c’est ainsi. C’était deux êtres humains, 70 ans après les faits. Je ne comprends absolument pas pourquoi la colère est préférable à un geste de bonne volonté. Rien de bon ne vient jamais de la colère. Tout geste de bonne volonté, pour moi, gagnera plus que la colère et cela à n’importe quel moment. L’énergie que la colère a créée est une énergie violente … »