La vie et le combat des époux Klarsfeld en bande dessinée
Passionnant et plein d’action, le roman graphique "Un combat contre l’oubli" présente avec talent et de façon inédite l’extraordinaire et exemplaire parcours du couple
« Si les Allemands nous arrêtent, moi, je survivrai parce que je suis fort mais pas vous. »
Le combat de Serge Klarsfeld est né de cette phrase, prononcée par son père, Arno, en 1943, avant son arrestation, alors que son fils était âgé de 8 ans. S’il a sauvé sa femme et ses enfants, l’homme est mort à Auschwitz quelques mois plus tard.
Dans Serge et Beate Klarsfeld, un combat contre l’oubli, les auteurs Pascal Bresson (scénario) et Sylvain Dorange (dessin) narrent en bande dessinée l’histoire de celui qui deviendrait, avec son épouse, un infatigable militant pour la mémoire de la Shoah et la justice.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Sorti en cette rentrée aux éditions La Boite à Bulles, l’ouvrage biographique, de plus de 200 pages, adapté des Mémoires (2015) des Klarsfeld, présente avec suspense et aventure les péripéties des deux héros, qui ont passé 45 ans de leur existence à traquer d’anciens nazis.
https://www.youtube.com/watch?v=Acvss2F6pdo
On y découvre une Beate Klarsfeld, Allemande luthérienne, qui se démarque par son opiniâtreté et son audace ; et un Serge, Français juif, qui rassure par sa réflexion et sa stratégie.
Si son combat à lui a essentiellement démarré par une visite à Auschwitz, sur les traces de son père, celui de Beate est né de sa colère face à la réhabilitation d’anciens nazis dans la société allemande et à l’élection de l’un d’entre eux, Kurt Kiesinger, au poste de chancelier en 1966 – qu’elle giflera en plein congrès deux ans plus tard, ébranlant sa carrière politique en mettant en avant son passé.
On plonge ainsi dans les prémisses de leur engagement, dans l’organisation de leurs opérations et dans leur lutte (compliquée) pour l’histoire, la mémoire et la justice, tout en suivant leur parcours intime, de leur rencontre sur un quai de métro parisien à la naissance de leurs enfants et à leur amour pour les animaux.
https://www.youtube.com/watch?v=BhKJQ8HYNE8
L’histoire du livre se concentre en particulier sur leur traque du criminel nazi Klaus Barbie, en fuite en Amérique latine. Dans une atmosphère de thriller, le lecteur est plongé dans leurs efforts visant à mettre en place l’extradition de Barbie jusqu’en France, alors que les Klarsfeld font face à différentes menaces (à la fois de la part des autorités dictatoriales boliviennes que des néo-nazis européens, qui mèneront plusieurs tentatives d’attentats à leur encontre). Grâce à eux, le « boucher de Lyon » reconverti en homme d’affaires sera jugé et condamné à la réclusion à perpétuité sur le territoire de ses crimes en 1987, plus de quarante ans après les faits.
Pascal Bresson, scénariste de l’ouvrage, explique avoir travaillé deux ans sur Un combat contre l’oubli, entre recherches, écriture et nombreuses rencontres et échanges avec les Klarsfeld, au départ peu convaincus par le projet.
De sa première rencontre avec le couple, il se souvient pour France 3 : « J’étais très ému car, pour moi, ils sont comme des super-héros. Ils n’ont jamais baissé les bras, ils ont consacré leur vie entière à ce combat pour que justice soit faite. Ils sont complémentaires, soudés. Il y a une simplicité chez eux. Et de l’amour, beaucoup d’amour. »
En 2018, le scénariste avait déjà publié Elle s’appelait Sarah, consacré à la rafle du Vel’ d’Hiv, et L’immortelle, retraçant la vie de Simone Veil. Il explique ainsi vouloir aujourd’hui « ne réaliser que des livres sur la transmission, qui peuvent parler aux plus jeunes, pour qu’ils deviennent demain des ‘passeurs' ».
Son nouveau roman graphique réussit avec talent à présenter de façon inédite l’extraordinaire et exemplaire parcours des Klarsfeld. Passionnant, accessible et plein d’action, il se lit d’une traite et permet à une large audience de mieux connaître le combat du couple et d’approfondir le sujet de la Shoah.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel