La visite de Lapid pourrait assombrir toujours plus les relations Iran-Bahreïn
Téhéran a condamné "tout projet visant à renforcer la présence destructrice d'Israël dans la région" après le voyage de Lapid à Manama et la visite d'un navire de la marine US

L’Iran a déclaré vendredi que la visite du ministre des Affaires étrangères israélien Yair Lapid à Bahreïn cette semaine avait laissé une tache sur la réputation des dirigeants de l’État du Golfe qui « ne sera pas effacée ».
Jeudi, M. Lapid a officiellement ouvert l’ambassade d’Israël à Manama et rencontré des responsables de haut rang, un an après que les deux pays ont convenu de normaliser leurs relations diplomatiques et lors de la première visite publique d’un ministre israélien depuis cet accord.
« Nous condamnons tout projet qui renforce la présence destructrice d’Israël dans la région », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, dans un communiqué rapporté par l’agence de presse officielle IRNA et cité par l’agence de presse Reuters.
« Il est regrettable que les dirigeants de Bahreïn ignorent les crimes quotidiens du régime sioniste contre le peuple opprimé mais résilient de Palestine », a déclaré Khatibzadeh.
« Cette tache ne sera pas effacée de la réputation des dirigeants de Bahreïn. Les peuples de la région continueront à s’opposer au processus de normalisation des liens avec le régime sioniste », a-t-il ajouté.
Le Bahreïn est gouverné par des sunnites mais compte une importante communauté chiite. Certains de ses membres ont causé ces dernières années des manifestations et des troubles que le pays a toujours imputés à l’Iran.
Dans ce qui a été considéré comme un signal adressé à Téhéran, M. Lapid et le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Abdullatif al Zayani, ont visité jeudi le navire de débarquement USS Pearl Harbor et ont rencontré le vice-amiral Brad Cooper, qui commande les forces navales américaines dans la région.

« Israël, Bahreïn et les États-Unis sont des partenaires dans la liberté et dans la vision d’un monde libre », a écrit Lapid sur Twitter. « La croissance économique et un monde interconnecté se basent à la fois sur la sécurité et sur des voies de navigation libres et sûres. Celles-ci aussi sont garanties par des coalitions fortes. »
Plus tôt dans la journée, M. Lapid a rencontré le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa Al Khalifa, au palais royal, première rencontre publique entre le monarque et un responsable israélien. Il a également rencontré Salman bin Hamad Al Khalifa, le Premier ministre et le prince héritier.
L’accord visant à établir des liens avec Bahreïn faisait partie des Accords d’Abraham négociés par les États-Unis, qui ont également permis à Israël de normaliser ses relations avec les Émirats arabes unis, le Soudan et le Maroc.
Lazar Berman a contribué à cet article.