« La voiture zéro déchet » fabriquée avec la technologie UBQ, start-up israélienne
La Luca, conçue aux Pays-Bas, a des assises en fibre de noix de coco ; une partie du châssis est en plastique recyclé & l'avant & l'arrière sont en aluminium recyclé
Une équipe d’étudiants de l’université de technologie Eindhoven, aux Pays-Bas, a créé une « voiture zéro déchet » à partir de matériaux biologiques développés par la start-up israélienne UBQ Materials.
Cette firme a déposé un brevet portant sur un processus de transformation des déchets ménagers, des déchets organiques, des papiers et du plastique – pelures de bananes, couches usagées, pots de yaourt utilisés et autres cartons – en thermoplastique bio, un substitut du plastique susceptible de remplacer le plastique fabriqué à base de pétrole, le bois ou de béton dans la fabrication des produits de tous les jours.
Cette voiture écologique, appelée la Luca, a été dévoilée, le 8 octobre, par TU/ecomotive, une entreprise universitaire. Le corps de la voiture a été fabriqué à partir des matériels d’UBQ et l’objectif était de démontrer que les déchets pouvaient servir dans de multiples secteurs.
Le châssis de la Luca est composé de lin, de polyéthylène téréphthalate recyclé (PET) et de polypropylène (PP) extrait directement de l’océan ; les coussins des sièges sont conçus à partir de fibre de noix de coco et de poils de cheval, et les parties arrière et avant du châssis ont été fabriquées à partir d’aluminium recyclé, a dit l’UBQ dans un communiqué.
La Luca a aussi été créée pour être hautement efficiente en termes d’énergie. Les moteurs intégrés dans les roues limitent les pertes dans la transmission et les deux moteurs électriques ont une puissance combinée de 15kW, alimentés par des batteries modulaires. Ces dernières sont facilement remplaçables et, lorsqu’une meilleure technologie pourra être développée dans le futur, elles pourront facilement être échangées par d’autres plus modernes.
L’objectif suivant pour TU/ecomotive est l’obtention d’une plaque d’immatriculation pour la Luca, a noté le communiqué. En obtenant l’autorisation de circulation de la voiture, l’équipe veut prouver que l’innovation durable est prête à intégrer l’industrie automobile.
Chaque année, TU/ecomotive, qui regroupe des étudiants de l’université d’Eindhoven, conceptualise et fabrique un nouveau véhicule électrique pour montrer qu’une voiture durable hypothétique pourra, à l’avenir, devenir réalité.
UBQ Materials a été fondé en 20012 par deux entrepreneurs, le rabbin Yehuda Pearl et Jack (Tato) Bigio. La firme a collecté 27 millions de dollars auprès de Battery Ventures et d’investisseurs privés, selon les bases de données de Start-Up Nation Central.
Ce n’est pas la première fois que des matériaux développés par UBQ sont utilisés dans l’industrie automobile. Au mois de janvier, la start-up avait indiqué qu’elle allait collaborer avec le constructeur allemand Daimler, fabricant des véhicules de la marque Mercedes-Benz, pour l’usage du thermoplastique dans certaines pièces automobiles dans toute la chaîne d’approvisionnement de Daimler.
Selon Quantis, qui procède à des évaluations d’impact environnemental, chaque tonne de matériaux produits par UBQ redirige l’équivalent de 12 tonnes de CO2. Quantis a qualifié cette technologie de « matériau thermoplastique le plus favorable à l’environnement sur la planète », selon le communiqué.