La Wallonie interdit « tout transit d’armes » vers Israël
En raison d’un vide juridique, au moins 70 tonnes d’armes et d’explosifs sont passées par l'aéroport de Liège-Bierset vers Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas
Une faille, révélée par RTBF le 23 mai dernier, permettait à la compagnie israélienne Challenge de faire transiter du matériel militaire par l’aéroport de Liège-Bierset sans autorisation. Alors que l’État fédéral belge a décidé de suspendre en février dernier les livraisons d’armes, une enquête du média belge indique qu’au moins 70 tonnes d’armes et d’explosifs ont transité par l’aéroport de Liège-Bierset.
« La compagnie israélienne profitait de l’absence de législation en Wallonie pour soumettre le transit sans transbordement à une licence ou à un contrôle. Autrement dit, les avions qui ne faisaient qu’une courte escale, sans chargement de soute, n’avaient pas besoin de licence, » lit-on sur le site de la RTBF.
Le cabinet du ministre-président de la Wallonie, Elio Di Rupo, a annoncé à plusieurs médias belges qu’un arrêt ministériel allait être pris pour mettre fin à toute forme de transit de matériel militaire vers Israël.
« Eu égard à la situation à Gaza et aux décisions de la Cour Internationale de Justice, le Ministre-Président a, en effet, décidé d’agir en fonction de ses attributions et a signé aujourd’hui un arrêté ministériel interdisant tout transit d’armes avec ou sans transbordement vers Israël », a déclaré le cabinet d’Elio Di Rupo à la RTBF, cité par France info.
De nombreuses ONG flamandes et wallonnes réclament aussi l’interdiction de ce genre de transit par le port d’Anvers.
Une décision qui intervient alors que la Belgique a annoncé vouloir rassembler un large groupe de pays européens afin d’augmenter le nombre de pays qui reconnaissent un État palestinien.
“Il y a beaucoup d’appréciation pour le rôle joué par la Belgique durant les mois précédents et le rôle que l’on veut continuer à jouer pour rassembler un groupe de pays européens plus large pour pouvoir utiliser la reconnaissance comme levier pour arrêter la violence,” a estimé le 27 mai de son côté le Premier ministre belge Alexander De Croo, qui recevait alors son homologue palestinien Mohammad Mustafa.