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L’accord avec le Liban prévient un éventuel conflit avec le Hezbollah, dit Lapid

Le Premier ministre a fustigé "la propagande toxique" de Benjamin Netanyahu sur l'accord sur les frontières maritimes ; pour Gantz, le chef du Likud nuit aux intérêts d'Israël

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Yair Lapid, à gauche, à côté de la ministre de l'Énergie Karine Elharrar, au centre, et du ministre de la Défense Benny Gantz, lors d'une conférence de presse à Jérusalem, le 12 octobre 2022. (Crédit : Lazar Berman/Times of Israel)
Le Premier ministre Yair Lapid, à gauche, à côté de la ministre de l'Énergie Karine Elharrar, au centre, et du ministre de la Défense Benny Gantz, lors d'une conférence de presse à Jérusalem, le 12 octobre 2022. (Crédit : Lazar Berman/Times of Israel)

Le Premier ministre Yair Lapid a fustigé mercredi soir son adversaire politique, Benjamin Netanyahu, pour ses critiques de l’accord sur les frontières maritimes en passe d’être conclu entre Israël et le Liban. Il a répété que l’accord était une aubaine pour la sécurité d’Israël et qu’il éloignait la perspective d’une guerre avec le Hezbollah.

Dans un discours prononcé au début d’une conférence de presse organisée à son bureau de Jérusalem, Lapid a expliqué qu’une fois que les Israéliens auraient connaissance des dispositions de l’accord, ils reconnaîtraient « que la propagande mensongère et toxique qui se propage actuellement est déconnectée de la réalité – elle se répand à des fins politiques en particulier de la part de personnalités qui n’ont pas vu l’accord et qui n’ont aucune idée de ce qu’il contient ou de ce qu’il ne contient pas ».

Le Premier ministre a ajouté qu’il avait invité Netanyahu, actuellement chef de l’opposition, à une réunion d’information sur l’accord.

Dans une allocution qui a été enregistrée mercredi, Netanyahu a pour sa part répété son opposition à l’accord conclu avec le Liban, évoquant une « capitulation historique » qui permettra d’enrichir les coffres du Hezbollah et qui permettra également à l’Iran de s’impliquer dans le champ de gaz de Cana.

Lapid et Benny Gantz, le ministre de la Défense, « ont offert au Hezbollah nos eaux territoriales, notre territoire souverain, notre gaz et en fin de compte, ils ont aussi cédé à une autre revendication du Hezbollah, celle d’autoriser l’Iran à réaliser des forages au large des côtes d’Israël », a déclaré Netanyahu. « Ils autorisent l’Iran à se rapprocher de notre frontière nord. »

Gantz a rejeté ces critiques, évoquant « de la politique politicienne », et il a accusé Netanyahu « de nuire aux intérêts d’Israël au nom de miettes politiques à récolter ».

Le ministre de la Défense Benny Gantz lors d’une conférence de presse au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 12 octobre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

S’exprimant aux côtés de Lapid, Gantz a indiqué que l’accord « présentait le potentiel de réduire l’influence de l’Iran sur le Liban ». L’accord établit également « une nouvelle ‘équation sécuritaire’ en ce qui concerne le territoire maritime », a-t-il affirmé, ce qui sera, a-t-il continué, « également quelque chose de positif pour les citoyens du Liban ».

Mardi matin, Israël avait annoncé avoir conclu « un accord historique » avec le Liban sur les frontières maritimes entre les deux pays dans les eaux méditerranéennes, aux riches ressources en gaz.

Lors de la conférence de presse, reprenant les propos tenus par son conseiller de sécurité le plus proche, Lapid a dit que l’État juif avait rejeté certaines revendications du Liban, la semaine dernière.

Il a noté que l’accord renforçait la sécurité d’Israël, qu’il préservait la liberté d’action de l’armée et qu’il « éloignait la perspective d’affrontements armés avec le Hezbollah ».

« Si nous avions dû nous battre, nous aurions infligé une lourde défaite au Hezbollah. Ceci étant dit, s’il y a une possibilité d’éviter une guerre, un gouvernement responsable doit le faire », a-t-il ajouté.

Le leader de l’opposition et chef du parti du Likud Benjamin Netanyahu parle aux médias à Tel Aviv, le 3 octobre 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« Cet accord garantit la sécurité énergétique de l’État d’Israël et il rapportera des milliards de revenus dont toutes les familles en Israël pourront profiter », a dit Lapid.

Il a aussi remercié le président américain Joe Biden et le président français Emmanuel Macron.

« Les Français, et Macron lui-même, ont joué un rôle décisif dans la conclusion de cet accord », a déclaré Lapid en réponse à une question posée par le Times of Israel. « Plus d’une fois, à ma demande et à sa propre initiative, il a sauvé l’accord à des moments où ce dernier était tombé dans l’impasse. »

« Encore et encore, il y a des périodes où le président lui-même est venu pour aider à débloquer les choses et il a fait un travail exceptionnel. Nous sommes remplis de reconnaissance à son égard et pour sa contribution. »

Une corvette Saar Class 4.5 israélienne monte la garde autour de la plateforme installée par Energean au champ gazier de Karish, le 2 juillet 2022. (Crédit : Armée israélienne)

Mercredi matin, les ministres du cabinet ont voté l’avancée de l’accord sur les frontières maritimes, lui donnant le feu vert pour être soumis à approbation finale.

Le cabinet tout entier a accordé sa bénédiction à l’accord quelques heures après son adoption par le cabinet de sécurité, de taille plus modeste. La proposition négociée par les États-Unis va dorénavant être présentée à la Knesset où les députés auront quatorze jours pour la réexaminer avant son adoption définitive par le gouvernement.

Cet accord survient dans le sillage des efforts intenses livrés, ces derniers jours, par le médiateur Amos Hochstein, qui est parvenu à résoudre les différends entre les deux parties.

L’accord met un terme au conflit de longue date portant sur environ 860 kilomètres-carrés en mer Méditerranée, un périmètre qui couvre les champs gaziers de Karish, pour Israël, et de Cana, pour le Liban.

Lapid a indiqué que selon les dispositions de l’accord, l’État juif recevra « approximativement 17 % des revenus du champ de gaz libanais, du champ de Cana-Sidon, si et quand il sera exploité ».

Carrie Keller-Lynn et l’AFP ont contribué à la rédaction de cet article.

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