L’activiste pour les Juifs soviétiques Michael Sherbourne meurt à 97 ans
Ancien soldat de la Haganah et professeur de russe, il a fait le lien entre les Juifs sous le régime communiste et l’Occident
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
L’illustre activiste pour les Juifs soviétiques, Michael Sherbourne est décédé samedi à Londres à l’âge de 97 ans.
Sherbourne est une figure clé du début de la lutte pour sauver les Juifs soviétiques.
Il a utilisé ses connaissances du russe pour agir en tant que médiateur entre les refuzniks [terme officieux désignant les personnes dont le visa d’émigration était refusé par les autorités de l’Union soviétique -principalement (mais pas uniquement) des Juifs soviétiques] et les activistes occidentaux.
Soldat des forces armées britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale, Sherbourne rejoint la milice pré-étatique israélienne, la Haganah, comme volontaire pendant la guerre d’Indépendance de 1948, mais est revenu dans son Angleterre natale peu après la guerre, quand sa femme est tombée malade. Là-bas, il a poursuivi ses études de langues et de littérature russe ainsi que sur l’Europe de l’est, et enseigna le russe au Royaume-Uni.
En 1969, Sherbourne est devenu actif en faveur des Juifs soviétiques, faisant des milliers d’appels téléphoniques à des refuzniks du pays – un terme qu’il a inventé pour les Juifs ç qui on a refusé la permission d’émigrer – et agissant comme un lien entre l’Occident et les Juifs sous le régime communiste.
« A une époque où il n’y avait pas Internet, pas de télévision par satellite, et aucune communication libre entre l’Union soviétique et le monde libre, ce modeste professeur de langue russe de Londres est devenu le principal canal de communication entre les militants juifs et leurs coreligionnaires soviétiques partout dans le monde », a déclaré le président de l’Agence juive Natan Sharansky dans un communiqué.
Sharansky, ancien refuznik lui-même, a fait neuf ans de prison dans une prison soviétique pour son activisme politique.
« Michael Sherbourne démontre qu’un individu passionné, sans position ou soutien institutionnel, peut avoir un impact sur le cours de l’histoire. Il nous manquera beaucoup », écrit-il.
En décembre, Sherbourne a obtenu un prix pour ses activités, décerné par Sharansky.