L’administration Trump veut empêcher la libération d’étudiants anti-Israël menacés d’expulsion
Le gouvernement juge illégale la libération des étudiants ; leurs avocats rétorquent qu’ils sont détenus pour des opinions protégées sur Gaza

L’administration Trump a exhorté mardi une cour d’appel américaine à autoriser les services de l’immigration à continuer de détenir deux étudiants des universités Tufts et Columbia, arrêtés après avoir mené des actions militantes pro-palestiniennes dans leurs universités.
Un avocat du département américain de la Justice a demandé à la cour d’appel fédérale du deuxième circuit, basée à New York, de suspendre les décisions de première instance qui ordonnaient le transfert de Rumeysa Ozturk, de Tufts, vers le Vermont pour une audience de libération sous caution ce vendredi, et qui avaient permis la remise en liberté la semaine dernière de Mohsen Mahdawi, de Columbia.
Drew Ensign, avocat du ministère de la Justice, a soutenu que ces décisions rendues par deux juges du Vermont n’auraient jamais dû être émises, le Congrès ayant clairement stipulé que toute contestation liée à une expulsion devait être portée devant un tribunal de l’immigration.
« Le résultat est précisément ce que le Congrès a voulu éviter : des procédures parallèles devant les juridictions de l’immigration et les tribunaux de district examinant les mêmes questions sur l’expulsion d’étrangers », a-t-il affirmé.
Il a demandé à la cour d’autoriser le maintien d’Ozturk au centre de détention en Louisiane, où elle est actuellement détenue, et de permettre aux autorités d’immigration de remettre rapidement Mahdawi en détention.
Mais les avocats des deux étudiants ont répondu que leurs recours en justice ne contestent pas la légitimité d’une procédure d’expulsion, mais dénoncent une détention illégale motivée par leurs prises de position critiques à l’égard d’Israël pendant la guerre à Gaza, des déclarations protégées par la Constitution américaine.